L’électrification des voitures salaires belges se heurte à plusieurs obstacles

chargement voiture

D’ici 2026, tous les nouveaux véhicules de société individuels mis en circulation en Belgique seront entièrement électriques. Tel est le projet envisagé par le nouveau gouvernement formé en octobre. Cependant, l’exécutif belge doit encore chercher comment mettre en œuvre ce gigantesque chantier, qui d’autant plus est confronté à plusieurs défis majeurs.

En Belgique, le gouvernement de coalition n’a pas cédé aux sirènes de ceux qui demandent la suppression de l’avantage de la voiture-salaire. À défaut de pouvoir agir directement sur ce dispositif fiscal, l’exécutif utilise d’autres leviers, y compris celui du verdissement des nouvelles automobiles acquises par les sociétés d’ici cinq ans.

Les contours de ce projet restent encore à définir, tant les défis qui attendent les décideurs politiques sont nombreux. Entre les questions liées à l’infrastructure et le problème du tarissement de la manne fiscale provenant du système de la voiture-salaire, les prochains arbitrages du gouvernement fédéral sur ce projet s’annoncent décisifs.

Un budget mobilité reformé pour remplacer le Cash for Car

En filigrane de l’électrification annoncée des voitures de société, c’est l’avenir même de ce système fiscal qui se pose en Belgique. Au regard du coût du dispositif pour les entreprises… et pour les contribuables, les analystes sont plus nombreux à anticiper un passage au second plan de l’avantage salarial de la voiture de société.

Pour les employeurs, le défi consiste aujourd’hui à trouver une solution viable à ce privilège afin de rester compétitif et continuer à attirer les talents. Le budget mobilité, présenté comme une alternative aux voitures-salaires et à l’ancien mécanisme Cash for Car, semblait être la solution la plus intéressante.

Important Ce dispositif donne aux salariés la possibilité de renoncer à leur droit à un véhicule d’entreprise et obtenir en contrepartie un budget prédéfini.

Avec ce fond, ils peuvent, soit :

  • acquérir une voiture électrique ou moins polluante ;
  • louer un logement proche des locaux de travail ;
  • financer leurs frais de déplacement dans les transports en commun.

Le solde du budget peut être reçu en espèces. De la même manière que pour le Cash for Car, le budget mobilité est inaccessible aux salariés qui ne bénéficient pas d’une voiture-salaire. L’exécutif réfléchit donc à une version 2.0 qui serait plus attirante pour les entreprises et concernerait l’ensemble des travailleurs.

Les enjeux financiers de l’électrification des véhicules de société

La fin annoncée des voitures-salaires thermiques a ses défenseurs et ses détracteurs. D’un côté, il y a ceux qui se félicitent de l’impact favorable de cette réforme sur l’environnement et sur les finances publiques. De l’autre, les plus critiques s’interrogent sur la viabilité de ce projet.

Comment le gouvernement compte-t-il gagner l’engagement des entreprises en faveur de ce changement ? Comment l’exécutif espère-t-il récupérer les fonds perdus après la transition électrique des voitures salaires ? Car, au-delà de son grand intérêt fiscal pour les employeurs, ce dispositif constitue aussi une véritable manne financière pour l’État.

Les prélèvements sur les modèles thermiques couvrent un large spectre, entre :

  • la TVA ;
  • la cotisation CO2 patronale ;
  • la Taxe de mise en circulation ;
  • les accises sur le carburant ;
  • la taxe de circulation.

En interdisant l’achat de nouvelles voitures thermiques, le gouvernement se privera logiquement d’une importante rentrée d’argent, qu’elle doit compenser ailleurs.

Un autre défi concerne le prix à l’achat et à l’utilisation des voitures 100 % électriques, un sujet encore délicat malgré les efforts des constructeurs. Le déploiement des infrastructures de recharge et la mise à niveau du réseau électrique sont autant d’autres problèmes à régler. Et tout cela, en moins de six ans…

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