Qualcomm et ses concurrents investissent davantage dans l’industrie automobile

 siège entreprise qualcomm

Les voitures de demain seront toujours plus connectées, autonomes et électriques. Devant cette perspective quasiment inévitable, les entreprises de la tech s’intéressent de plus en plus à cet univers. À l’image de Qualcomm, géant des puces électroniques, ces firmes n’hésitent pas actuellement à investir des milliards dans le milieu.

En un peu plus d’une décennie, l’industrie automobile a accentué sa dépendance vis-à-vis des composants électroniques de fournisseurs, tels qu’Intel, Nvidia, TSMC ou Qualcomm. Ces équipementiers produisent des puces qui constituent le « cerveau » des voitures modernes.

Ces dispositifs jouent un rôle majeur dans les systèmes de conduite autonome, la sécurité et l’infodivertissement, entre autres. Avec l’électrification de l’industrie automobile, ces microprocesseurs seront encore plus incontournables. Les constructeurs eux-mêmes en sont conscients et commencent à développer leurs propres composants. Néanmoins, les acteurs majeurs de la tech possèdent encore une longueur d’avance et s’assurent ainsi une place de choix dans la future chaîne de valeur de l’industrie automobile.

La révolution de l’automobile est une opportunité pour la tech

Ces dernières années, davantage de constructeurs intègrent des systèmes d’aide à la conduite automobile ou ADAS dans leurs nouveaux modèles. Cette tendance, presque banalisée par Tesla, devrait gagner l’ensemble de la flotte automobile mondiale dans un avenir non lointain. Dès 2017, l’américain Intel avait flairé l’importance croissante de ces systèmes et a décidé de racheter la société israélienne Mobileye, spécialisée dans le développement de ces technologies.

Son concurrent Nvidia en est aussi convaincu, mais a choisi de travailler sur une technologie en interne, baptisée « Xavier » (en référence au personnage des X-Men). Le chemin emprunté par ces géants de la tech est tout sauf hasardeux. Selon Yole Développement, le marché des systèmes Adas représentera entre 30 et 60 milliards de dollars dès 2026. Pour les sociétés de technologie de pointe comme Nvidia et Intel, il est difficile d’ignorer ces projections et de se contenter de vendre des composants sur étagère aux constructeurs.

De leur côté, les géants de l’automobile ont aussi compris ces enjeux : Renault, Volkswagen et BMW ont déjà commencé à développer leurs propres composants pour des systèmes ADAS. Les acteurs de la tech disposent toutefois d’une avance assez nette, compte tenu de leur expertise dans le domaine et de la relation privilégiée qu’ils entretiennent avec les fabricants de semi-conducteurs.

Se diversifier et se positionner sur un marché d’avenir

Au-delà des promesses réelles de l’industrie automobile, les géants de la tech s’aventurent aussi sur ce terrain pour assurer leur survie. La donne est simple : leurs clients habituels, comme Samsung, Apple et Google, aspirent à une plus grande autonomie et internalisent de plus en plus le design et la fabrication de leurs composants. Google, habitué aux microprocesseurs Qualcomm, prévoit ainsi d’utiliser ses propres puces dans le prochain Pixel 6, dont la sortie est prévue cet automne.

Le géant du e-commerce Amazon compte aussi se reposer davantage sur ses propres puces de serveurs et s’affranchir progressivement de sa dépendance à Intel et Nvidia. Huawei, Apple et d’autres fabricants suivent la même voie. Pour les géants des microprocesseurs, le fait de se diversifier avec l’industrie automobile constitue donc une porte de sortie « royale ». Cela explique leur détermination à s’y immiscer, à l’image de Qualcomm qui vient de faire une contre-proposition de 4,6 milliards de dollars pour racheter la société suédoise Veoneer… un spécialiste des technologies d’assistance à la conduite.

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