L’électrification des flottes professionnelles s’accélère

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Malgré un contexte sanitaire compliqué et encore marqué par des incertitudes, les efforts des entreprises pour électrifier leur parc automobile ne faiblissent pas. Et la tendance pourrait s’accentuer dans les prochains mois, au fur et à mesure que la fin de la pandémie approche. Certains analystes craignent même une pénurie sur le marché.

Depuis plus d’un an, le monde tourne au ralenti, sous l’effet de l’épidémie de Covid-19 et des contraintes sanitaires y afférentes. Le secteur automobile s’adapte à ce rythme, subissant de fortes baisses de volume de ventes durant les confinements, avant de reprendre légèrement à chaque éclaircie comme lors de l’été 2020.

Ces soubresauts ont surtout affecté les ventes de voitures thermiques. Au même moment, les modèles électriques, hybrides et hybrides rechargeables continuent leur marche en avant, surtout sur le marché des entreprises. Les statistiques montrent effectivement une accélération de l’électrification des flottes de société, même au plus fort de la crise sanitaire.

Une offre automobile insuffisante à moyen terme

La production et la vente de voiture de fonction, véhicules individuels et autres automobiles destinées aux professionnels ont beaucoup souffert des conséquences de la crise sanitaire. La demande sur le marché des particuliers et des entreprises peine encore à redémarrer, même si l’on aperçoit du mieux avec la progression de la campagne vaccinale dans les pays développés. Paradoxalement, la reprise du marché automobile risque d’être perturbée par la pénurie qui frappe actuellement le secteur des semi-conducteurs et autres produits indispensables à la construction de voitures modernes tels que l’acier et les matières plastiques.

En l’état actuel des choses, le marché français pourrait croître de 10 à 15 % en 2021, ce qui représente entre 1,8 et 1,9 million de voitures vendues. Cette hausse est toute relative : elle est encore 15 % inférieure à la moyenne des volumes réalisés entre 2016 et 2018. Un retour à la normale de la production automobile constitue malgré tout une excellente nouvelle, surtout pour la filière électrique, la seule à avoir surnagé pendant la crise sanitaire.

Une électrification croissante et à deux vitesses

En s’attardant un peu sur les chiffres de l’Arval Mobility Observatory, on constate immédiatement une certaine frilosité des entreprises pour les modèles 100 % électriques. Au premier trimestre 2021, les parts de marché de ces voitures plafonnent à 4,5 % chez les sociétés, contre 9 % des ventes aux particuliers. Selon le fondateur de la société de conseil C-Ways, cette hésitation est étroitement liée à la prédominance des immatriculations en LLD dans le segment tout électrique. Ces véhicules ont une valeur résiduelle assez faible à la fin de la location et sont donc difficiles à vendre sur le marché d’occasion.

Ces hésitations envers le 100 % électrique ne touchent pas l’hybride et l’hybride rechargeable, de même que les modèles fonctionnant au biogaz ou avec une pile à combustible (hydrogène). Les ventes de véhicules hybrides rechargeables chez les sociétés ont par exemple bondi de 255 % entre 2020 et 2021. Cette solide performance fait monter à 30 % le taux d’électrification, toutes motorisations confondues (PHEV, hybride, 100 % électrique) des flottes de voitures particulières d’entreprise. Pour rappel, cette proportion était de 7 % seulement en 2018. Si l’on prend en compte tous les modèles, ce taux descend à 20 %, ce qui reste énorme vu le contexte économique et sanitaire.

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