Les performances industrielles de Volkswagen sont aujourd’hui incontestables, mais sa santé financière inquiète les analystes. Une étude récente du cabinet Janus Henderson montre que le groupe allemand cumule pas moins de 192 milliards de dollars de dettes. Ce record place le constructeur en tête des entreprises les plus endettées au monde en 2019.
Les dettes de Volkswagen se sont élevées l’année dernière à plus de 192 milliards de dollars, selon une estimation de Janus Henderson. Selon la société de gestion d’actifs financiers, cette situation résulte en grande partie des investissements massifs dans les technologies électriques, des placements qui tardent à porter leurs fruits.
L’affaire du Dieselgate n’a fait qu’aggraver le cas, avant que la pandémie du nouveau coronavirus porte le coup de grâce. Les perspectives à moyen terme de la firme de Wolfsburg ne sont guère plus rassurantes, après les ventes du deuxième trimestre plombées par une économie mondiale au ralenti.
La société de gestion d’actifs Janus Henderson a évalué les comptes de 900 entreprises mondiales qui n’œuvrent ni dans la finance ni dans l’immobilier. Le rapport de cette enquête donne une idée assez précise de la situation financière des grands groupes européens et américains. Le cas de Volkswagen est particulièrement mis en avant, la firme allemande ayant décroché le titre de l’entreprise la plus endettée au monde. Ses dettes cumulées s’élèvent à 192 milliards de dollars en 2019.
Les chiffres dévoilés par le cabinet révèlent aussi que ce fort taux d’endettement est un problème presque commun aux autres grands noms de l’automobile. Toyota (4e) et Daimler (3e) figurent également dans le top 5 des entreprises les plus endettées, avec respectivement 138 milliards et 151 milliards de dollars de dettes. Ford (122 milliards) et BMW (114 milliards) pointent aux 7e et 8e rangs du classement.
Les raisons de l’endettement record de Volkswagen sont multiples. Janus Henderson évoque notamment les nombreux étalements proposés aux clients sur les contrats de leasing, ainsi que les répercussions financières du Dieselgate. La firme de Wolfsburg a aussi contracté plusieurs emprunts pour financer l’électrification de son parc.
De même, le facteur économique est en cause, avec une conjoncture mondiale peu favorable durant les derniers mois de 2019. Janus Henderson note un ralentissement global, qui a poussé les entreprises à s’endetter massivement en peu de temps. Les taux d’intérêt bas n’ont fait que les encourager encore plus. Leurs dettes dépassent ainsi 8 300 milliards de dollars en janvier dernier.
Selon Janus Henderson, la situation n’est pas près de s’améliorer, surtout depuis l’avènement du nouveau coronavirus. Les premiers mois de l’exercice 2020 risquent d’affecter durablement les bilans des grandes sociétés, surtout des constructeurs automobiles. L’endettement global devrait progresser de 12 % à cause de la pandémie.
