Les Québécois achètent des véhicules plus lourds et plus énergivores

un homme au volant de son véhicule

Le profil type des voitures achetées par les conducteurs du Québec a beaucoup évolué. Selon le dernier rapport de la SAAQ, les Québécois achètent des véhicules plus lourds, avec une hausse de 18 % du poids moyen en vingt ans environ. Cette tendance affecte la consommation en carburant, qui a sensiblement augmenté.

La Société de l’assurance automobile du Québec a publié récemment un rapport décrivant l’évolution du parc automobile de la province depuis 2001. Ces données révèlent surtout un alourdissement significatif des véhicules mis en circulation.

En une vingtaine d’années, le poids moyen des automobiles immatriculées au Québec a augmenté de 238 kg. Ce changement trouverait son origine dans les équipements de sécurité et les systèmes embarqués de plus en plus nombreux et perfectionnés, devenus incontournables sur les modèles de voiture les plus récents. Le succès des pick-ups et des SUV explique également cette « obésité routière », qui n’est pas sans conséquence sur la consommation en carburant et la hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Le poids moyen des voitures s’est apprécié de 18 % en près de 20 ans

Depuis 2001, les voitures achetées par les Québécois pèsent de plus en plus lourd. Telle est la conclusion du dernier rapport de la SAAQ sur l’état de la flotte automobile du Québec. Entre 2000 et 2019, le poids moyen des voitures particulières et des camions légers s’est apprécié de 18 %, passant de 1300 à 1538 kg. Autrement dit, chaque véhicule immatriculé dans la province a gagné l’équivalent de 238 kg en l’espace de deux décennies.

Plusieurs facteurs expliquent ce fait. Les analystes parlent notamment des impératifs de sécurité, qui obligent les constructeurs à installer :

  • des coussins gonflables ;
  • des systèmes de freinage ABS ;
  • d’autres dispositifs d’aide à la conduite.

Les équipements liés au confort et à l’ergonomie pèsent aussi sur la balance, entre :

  • les vitres électriques ;
  • la climatisation ;
  • les enceintes audio.

Toutefois, quelques rares voitures résistent à la prise de poids, à l’instar de :

  • la Honda CR-V ;
  • le Ford F150.

Des voitures plus énergivores et plus nombreuses

Le grossissement de la flotte automobile du Québec, qui concerne aussi bien la voiture de société que le véhicule particulier, s’explique aussi par le succès commercial des grosses cylindrées, des pick-ups et des SUV. Certains modèles se sont particulièrement illustrés sur le marché, à l’image du Toyota RAV4 qui connaît un bond de +202,73 % entre 2011 et 2019. Les nouvelles immatriculations du Kia Sorento (+206,4 %), du Nissan Rogue (+386,67 %) et du Hyundai Tucson (146,95 %) suivent la même tendance sur cette période. Les VUS représentent actuellement 26,4 % des 6 697 819 voitures en circulation au Québec.

Au Québec, l’augmentation du poids des voitures s’accompagne sans surprise d’une augmentation de la consommation en carburant et d’une hausse des émissions de gaz à effet de serre.

Important En 2019, la flotte de la province a produit ainsi 50 % de GES en plus par rapport à 1990,

Une flambée attribuée en grande partie aux camions légers et aux VUS.

Non seulement ces modèles brûlent plus de carburant, mais ils occupent aussi plus de place sur les routes, en raison de leur volume. Un projet de recherche conduit par la professeure Catherine Morency a déjà établi un lien entre la congestion routière et la taille croissante des voitures.

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