Les capitales européennes s’unissent contre Airbnb et les locations touristiques

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Malgré la pandémie de Covid-19 et la chute de l’activité touristique, les grandes villes européennes poursuivent leur croisade contre les locations courte durée. Paris, Amsterdam, Lisbonne, Barcelone et Berlin ont déjà adopté des mesures visant à réglementer ou à interdire Airbnb dans certains quartiers. Ces métropoles comptent aller plus loin.

Après des mois de rumeurs et de rebondissements, l’entrée en Bourse d’Airbnb se précise. La plateforme vient d’officialiser le début du processus la semaine dernière. Cette opération intervient dans un contexte particulier pour l’entreprise, confrontée à des attaques en bonne et due forme des grandes villes européennes. À Paris, un référendum sur une nouvelle limitation de la durée de location annuelle des appartements Airbnb est attendu, dès l’automne.

D’autre part, Amsterdam opte pour une décision plus radicale, en interdisant les logements touristiques dans son centre historique. Au total, 22 villes du Vieux Continent souhaitent réduire ou mieux réguler les locations touristiques. Elles ont déposé en mars un texte commun, appelant la Commission européenne et le Parlement européen à introduire une réglementation plus stricte des plateformes similaires à Airbnb.

La résistance des villes européennes contre Airbnb s’organise

La crise liée à la Covid-19 devrait faire chuter de moitié le chiffre d’affaires d’Airbnb cette année, selon les prévisions de la plateforme. Malgré ce contrecoup, l’entreprise envisage toujours de lancer son entrée en Bourse, dont le processus a déjà commencé la semaine dernière. L’opération s’annonce d’ores et déjà compliquée pour le groupe, qui fait face à une rude opposition des grandes villes européennes. Au début du mois de mars, pas moins de 22 villes de l’Union européenne ont soumis un texte commun, appelant à la mise en place d’une législation mieux adaptée et plus contraignante sur les locations de courte durée.

Dans leur plaidoyer, ces villes rapportent leur inquiétude vis-à-vis de la dégradation de la « qualité de vie » dans certains quartiers particulièrement exposés aux meublés touristiques. Elles affirment également que les plateformes comme Airbnb portent atteinte à la diversité sociale et à la qualité de l’offre de logements abordables sur leur territoire.

Important En attendant la réponse des autorités européennes, plusieurs municipalités ont pris les devants et adopté des mesures censées limiter les locations de courte durée.

Les mesures de restriction contre Airbnb se multiplient en Europe

Paris est l’une des premières villes à vouloir remettre les meublés touristiques sur le marché de la location longue durée. À la fin du mois de juillet, la municipalité parisienne a assigné en justice 281 propriétaires accusés de location saisonnière illicite. Néanmoins, l’adjoint au logement Ian Brossat offre une porte de sortie à ces propriétaires.

Les charges pourraient être abandonnées en échange d’une remise en location des appartements à des loyers 20 % inférieurs à ceux en vigueur actuellement. Paris prévoit également un référendum sur l’abaissement de la durée maximale de location des meublés touristiques, laquelle s’élève actuellement à 120 jours par an.

Les autres capitales européennes se montrent plus pressantes. À Berlin, la mise en location d’un appartement sur Airbnb est déjà strictement réglementée : les propriétaires doivent en demander l’autorisation auprès de leur arrondissement. En cas d’accord de la municipalité, le logement hérite d’un numéro d’identification, qui doit être affiché dans toutes les annonces de location sur la plateforme ou ailleurs. Le non-respect de ces règles expose à une amende qui peut atteindre 100 000 euros.

Amsterdam, de son côté, choisit la méthode dure : la capitale néerlandaise a interdit depuis le 1er juillet les meublés touristiques dans son centre historique. Dans les autres quartiers de la ville, un permis spécial est obligatoire pour louer son bien sur Airbnb, pendant une période maximale de 30 jours par an.

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