Vers des flottes d’entreprise neutres en carbone en Belgique

pot d'échappement voiture

D’ici 5 ans, les flottes d’entreprise ne devront plus être composées que de véhicules neutres en carbone en Belgique. C’est ce que vise le nouveau gouvernement du pays dirigé par le Premier ministre Alexander De Croo. Cet objectif est favorable au déploiement de la technologie électrique, mais également d’autres motorisations vertueuses. Explications.

Avec la formation du nouveau gouvernement belge, le statut fiscal de la voiture de société était menacé. En effet, son démontage a été réclamé par plusieurs partis politiques. Seulement, cette mesure n’a pas été retenue. En revanche, la neutralité carbone est devenue une véritable exigence.

À compter de 2026, les nouveaux véhicules de société devront tous répondre à ce critère. C’est ce que stipule le rapport des formateurs (page 60).

Certains professionnels comprennent cette mesure comme l’interdiction de posséder des voitures autres que des modèles électriques d’ici 5 ans. Le cabinet du vice-Premier ministre a apporté des éclaircissements à ce sujet.

Qu’est-ce qui freine le déploiement de l’électrique en Belgique ?

Le basculement vers le tout électrique à l’horizon 2026 ne sera plus gêné par aucun obstacle dès que certaines situations spécifiques seront arrangées. Le principal défi consiste notamment à étoffer le réseau de bornes de recharge publiques. Ces installations restent en effet peu nombreuses, surtout dans la capitale. Le CEO d'Alphabet, Eric Swerts, est néanmoins confiant. Il note :

Il n'y a pas de raison pour que ça ne marche pas. Pour nous, peu importe que les véhicules soient au diesel, à essence, hybrides ou électriques : nous sommes des fournisseurs de mobilité. La grande inconnue est l'offre qui sera disponible en 2026. […]

Eric Swerts.

Le dirigeant ajoute que le coût à l’achat et à la location des électriques demeure plus élevé que celui de leurs homologues thermiques. Par ailleurs, l’offre n’est pas encore suffisamment fournie. Toutefois, nombre de constructeurs comme BMW, Volkswagen, Renault, Hyundai, etc. ont annoncé des plans qui présagent le développement de l’offre à destination de l’utilisateur lambda.

Les voitures équipant les flottes d’entreprise ne devront pas être forcément électriques

Le passage relevé à la page 60 du rapport des formateurs n’évoque pas spécifiquement les voitures zéro carbone, mais parle de neutralité. Le directeur Research & Public policy au sein de la Febiac, Michel Martens, commente :

Être neutre en carbone signifie compenser les émissions de CO2 par la captation de carbone, par exemple avec des arbres, ou des technologies de CCS (captage et stockage de carbone).

Michel Martens.

De son côté, le cabinet du vice-Premier ministre belge chargé des questions de mobilité précise que les véhicules de société ne seront pas limités à la motorisation électrique. D’autres types d’énergie sont ainsi envisageables. Ils devront néanmoins répondre à des critères qui seront fixés ultérieurement.

Le gaz naturel figure parmi les pistes étudiées. Les automobiles qui roulent avec cette énergie rejettent 10 % de CO2 en moins que les véhicules qui fonctionnent au carburant. Selon le Public Affairs Manager de Gas.be, Didier Hendrickx, les voitures peuvent notamment utiliser du bio CNG. Il explique que ce gaz naturel issu de déchets organiques est neutre à 80 % voire à 100 % en émissions carbone.

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