Depuis quelques années, le rapport que les Français entretiennent avec leur voiture a changé. La notion de possession n’est plus dominante dans l’inconscient collectif. Désormais, l’usage prime sur la propriété. Le phénomène a un impact significatif sur leurs habitudes d’achat, puisque les voitures neuves sont peu à peu délaissées au profit des véhicules d’occasion.
Les voitures d’occasion ont le vent en poupe. L’une des raisons de ce gain de forme du marché est d’ordre financier.
Important Avec les nouvelles normes imposées, les véhicules récents coûtent plus cher à la production et, par voie de conséquence, à l’achat aussi.
Avec la hausse des prix, de nombreux ménages français trouvent que les véhicules qui sortent des usines de construction sont en train de faire l’objet d’un embourgeoisement et qu’elles seront bientôt réservées à une certaine élite. Ils décident donc de se rabattre sur les voitures de seconde main ; l’important reste le fait de pouvoir rester mobile.
Dans les faits, le désamour progressif des Français pour les voitures neuves se traduit par une baisse de 5 points de ses parts de marché en l’espace de quatre ans. Alors qu’en 2016, les voitures neuves et d’occasion se partageaient équitablement le marché, actuellement, le segment des VO représente plus de la moitié des ventes (55 %).
Autre chiffre éloquent : l’année dernière, seulement 3,3 % des ménages français ont fait l’acquisition d’un véhicule en sortie d’usine, soit 3,7 points de moins qu’il y a trente ans.
Cette décadence du marché du neuf constitue un vrai danger pour l’industrie automobile dans son ensemble. Heureusement, outre les ménages aisés, les entreprises restent des clients fidèles.
En effet, il pourrait être mal vu que la voiture de société mise à la disposition d’un collaborateur compte déjà des centaines de kilomètres à son actif. Ce véhicule fait partie de la rémunération du salarié en question et, dans ce cas de figure, le neuf semble s’imposer de lui-même.
Dans le milieu professionnel, il est important de conserver une bonne image. Les sociétés se retrouvent donc presque obligées de se constituer un parc automobile avec des modèles de grandes marques et récents.
