Le ralentissement du marché du neuf profite aux modèles électrifiés et aux voitures d’occasion

voitures en recharge électrique

Les ventes de véhicules particuliers neufs ont baissé de 13,5 % le mois dernier. Même si ces résultats étaient prévisibles, le recul est très remarqué après une hausse continue durant six ans et une progression impressionnante en décembre 2019. En tout cas, cette situation confirme les craintes des constructeurs par rapport aux nouvelles normes européennes antipollution.

Afin de limiter l’impact écologique du secteur automobile, l’Union européenne a mis en place, depuis le début de l’année, un nouveau plafond d’émissions de CO2 applicable aux constructeurs automobiles. Ces derniers devront se conformer au niveau fixé (95 g/km) pour tous leurs modèles vendus sur le Vieux Continent pour éviter des pénalités.

Dans ce contexte, de nombreuses marques ont procédé à un grand déstockage de modèles polluants en décembre 2019. D’autres ont retardé l’immatriculation des voitures électrifiées pour limiter leur quota CO2. Les acheteurs, de leur côté, redoutent les nouveaux malus, accentuant ainsi la chute des ventes en janvier dernier. Néanmoins, cette tendance à la baisse a été atténuée par le leasing.

Décadence inexorable des modèles thermiques

Les électriques et les hybrides s’imposent désormais comme les premiers alliés des constructeurs automobiles pour faire baisser le niveau d’émissions de CO2 de leur parc en Europe. Cependant, la demande est encore faible. La démocratisation de ce segment est notamment freinée par diverses craintes liées au prix, à l’autonomie, aux points de recharge, etc.

Cela dit, les voitures 100 % électriques ont accaparé 8,2 % du marché en janvier dernier, contre 1,9 % l’année précédente. Dans les détails, elles représentent 8 % des nouvelles immatriculations pour les particuliers, 4,5 % pour les sociétés et 14 % pour les constructeurs.

Les hybrides, pour leur part, ont assuré 11,4 % des ventes le mois dernier, avec environ 2,8 % pour les hybrides rechargeables. Grâce à ces modèles, Toyota a enregistré un taux de pénétration de 7,2 % sur le marché.

D’après les analystes, ces chiffres sont assez difficiles à exploiter à cause du stratagème de certains fabricants. En effet, plusieurs marques ont décalé les livraisons de leurs modèles électrifiés au mois de janvier 2020. Malgré une telle manœuvre, le déclin des thermiques sur le marché du neuf reste indéniable.

Les diesels affichent un recul de 19,7 % par rapport à janvier 2019. Leurs parts de marché s’établissent à 31,7 % à l’échelle nationale et à 22 % auprès des ménages. Les modèles essence accusent également une chute de 27,3 % en un an et représentent désormais 48,7 % des ventes.

Un repli favorable au marché de l’occasion

Insensible aux stratégies des constructeurs, le marché des véhicules d’occasion a progressé de 11,8 % par rapport à janvier 2019. Si ce secteur était déjà dynamique durant les 12 derniers mois, 2020 s’annonce comme l’année de l’occasion. Toutefois, l’augmentation des ventes varie sensiblement en fonction de l’âge de la voiture.

Ainsi, les modèles de moins d’un an ont enregistré une progression de 12,6 % le mois dernier. Il s’agit la plupart du temps de voitures de démonstration vendues vers la fin de l’année. Les véhicules de 1 à 2 ans, en revanche, affichent seulement une hausse de 2,6 %.

Les occasions de 2 à 5 ans, pour leur part, ont progressé de 14,2 %, contre seulement 2,4 % pour les 5 à 10 ans. Selon les spécialistes, les modèles de moins de 5 ans sont majoritairement issus des retours des contrats de LOA souscrits entre 2014 et 2018.

Enfin, les ventes ont augmenté de 12,8 % pour les voitures âgées de 10 à 15 ans et de 21,4 % pour les modèles dépassant les 15 ans. Ces véhicules représentent respectivement 22,4 % et 21 % du marché de l’occasion.

En somme, les consommateurs semblent privilégier les voitures d’occasion au détriment des neuves en ce début d’année. Cette tendance s’explique entre autres par le côté inaccessible des modèles neufs pour une certaine partie de la population.

Pourtant, les analystes se sont montrés plutôt optimistes concernant le pouvoir d’achat au regard des derniers indicateurs économiques (niveau de croissance atteignant 2,1 %, taux de chômage en baisse de 3,3 points…).

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