L’écosystème marocain doit encore s’adapter au crédit-bail et à la location avec option d’achat

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Le Maroc a procédé à de nombreux changements ces dernières années pour améliorer sa compétitivité dans le monde des affaires. Le royaume a notamment mis en place un cadre juridique plus favorable aux entrepreneurs et aux sûretés mobilières. Toutefois, des lacunes persistent, limitant les marges sur les contrats de crédit-bail et de location avec option d’achat (LOA).

Depuis deux ans, les professionnels du leasing exerçant au Maroc ont beaucoup misé sur les TPE et les auto-entrepreneurs. Ils ont ainsi créé une large gamme de produits adaptés à ces opérateurs économiques et revu leur stratégie marketing en conséquence. Leurs nouvelles offres ont bénéficié d’un dispositif d’accompagnement dédié.

Les petites structures ont généralement des difficultés à accéder à un financement correspondant à leurs attentes et leurs capacités de recouvrement. Les spécialistes du leasing ont donc procédé à un repositionnement et priorisent désormais ces profils clients. Forts de leurs performances l’an dernier, ils envisagent à court terme de maintenir cette politique dans le royaume.

Un secteur dynamique

Au Maroc, les principaux acteurs dans le secteur du leasing ont enregistré de bons résultats l’année dernière, malgré un démarrage peu convaincant. La production dans le secteur a en effet progressé de 13 % en un an, sur un marché global en hausse de 5,76 %.

Selon les spécialistes, ce bilan positif vient entre autres du développement du crédit-bail mobilier dans le pays. Les financements ont également évolué dans plusieurs secteurs porteurs comme l’industrie, le transport et les services. D’ailleurs, les dossiers traités ont fortement augmenté en nombre tout au long de l’année.

Cependant, le taux de pénétration du leasing reste encore relativement faible au Maroc, avec 10 points de retard par rapport au niveau moyen en Europe. En effet, le développement de cette activité est corrélé à l’évolution de la situation macroéconomique du royaume, notamment par rapport à la fluctuation des investissements privés.

Néanmoins, les acteurs du secteur, à l’image de Maroc Leasing, ont réussi à réaliser des performances encourageantes ces dernières années. Ils pourront maintenir cette dynamique avec une stratégie permettant de renforcer leur réactivité. Les auto-entrepreneurs et les TPE, leur principale cible actuellement, représentent une clientèle à fort potentiel.

Un environnement inadapté

En raison de leurs spécificités, les petites entreprises et les auto-entrepreneurs sont difficiles à appréhender à travers les méthodes classiques d’analyse de risques. Les créanciers doivent donc adopter un système de notation différent pour pouvoir tenir compte des contraintes propres à ces structures et des particularités de leur domaine d’activité.

Dans le cas d’un contrat du leasing, il est également indispensable de prendre en compte le type de matériel mis à la disposition du client. En principe, l’équipement reste la propriété du loueur, même s’il est exploité par l’entreprise. Ainsi, toute défaillance entraînera la récupération du matériel par son propriétaire. Ce dernier devrait ensuite pouvoir le remettre sur le marché, en location ou en vente.

Cependant, le cadre juridique régissant actuellement les contrats de crédit-bail ne convient pas au leasing. Ainsi, la propriété sur ce type d’offre ne bénéficie pas d’un traitement judiciaire et d’une réglementation adaptée au Maroc. Il faudra donc procéder à des réformes en la matière, selon les professionnels du secteur.

D’autant plus que la Banque centrale (Bank Al Maghrib) n’a pas pris en considération ce mode de financement dans ses modifications de la circulaire 19 G de 2002. Cette dernière porte sur la classification des créances et leur couverture au moyen des provisions. Pourtant, les risques en matière de crédit-bail et de LOA sont différents de ceux inhérents aux prêts classiques.

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