Les spécialistes de la location longue durée doivent repenser leur modèle pour continuer à croître

une famille qui a loué une voiture

ALD revendique actuellement 1,8 million de contrats. La filiale du groupe Société Générale envisage de faire passer ce chiffre à 2,3 millions d’ici 2025. Pour ce faire, elle doit s'adapter aux usages en matière de mobilité créés par la crise sanitaire. En parallèle, le loueur aspire à prolonger le cycle de vie de ses véhicules pour maintenir ses marges.

ALD prévoit de remanier son modèle. Concrètement, le leader européen de la location automobile longue durée a l’intention de rallonger la durée d’existence de ses actifs. Ainsi, une voiture de société ne sera plus louée pendant seulement 2 ans pour ensuite être revendue sur le marché de l’occasion.

Après avoir été proposée à la location une première fois, elle pourra encore l’être (à un particulier notamment). Par la suite, elle pourra être utilisée par des entreprises partenaires pour étoffer leurs solutions de covoiturage. Ce n’est qu’enfin qu’elle sera revendue. Le directeur général délégué d'ALD, Gilles Bellemere, explique que cette stratégie garantit des résultats moins volatils.

En quoi le nouveau modèle envisagé par ALD consistera-t-il ?

Jusque-là, ALD revendait une voiture au bout de 3 ou 4 ans. En la cédant sur le marché de l’occasion après de 7 ou 8 ans, le loueur compte réduire le risque de valeur résiduelle. Ce modèle économique repose en partie sur la capacité à bien acquérir un véhicule puis à bien le rétrocéder. Avec une utilisation sur une durée plus longue, la société est moins susceptible de mal revendre la voiture.

Affichant une durabilité plus importante, les automobiles électriques feront évidemment partie de ce modèle. D’ailleurs, la filiale de Société Générale projette d’agrandir sa flotte pour comptabiliser 2,3 millions de contrats à l’horizon 2025. C’est ce qu’elle a annoncé le 14 novembre dernier, lorsqu’elle a dévoilé son plan stratégique sur 5 ans.

D’ici l’échéance qu’il s’est fixée, le loueur espère être présent dans 50 pays, y compris ceux d’Asie. Actuellement, il est implanté dans 43 territoires.

À noter que grâce à son nouveau modèle, la filiale de Société Générale développera aussi sa présence sur le segment de la voiture de seconde main destinée aux particuliers.

Une transformation qui passe par l’intégration de nouvelles solutions de mobilité

Dans le détail, les véhicules dotés d’une motorisation électrique devront représenter 30 % des contrats nouvellement créés chez ALD. Pour l’heure, ils en constituent à peine 10 %. Le loueur ambitionne également de déployer d’autres moyens de déplacement à l’instar de la trottinette, du vélo, de l’autopartage, etc.

D’ici 2025, les nouvelles solutions proposées par la filiale de Société Générale devraient connaître une croissance annuelle de 15 %.

Si elle atteint son objectif, elle devancera LeasePlan, le leader mondial de la location longue durée. En même temps, elle creusera l’écart avec sa compatriote et rivale Arval, filiale de BNP Paribas. Cette dernière prévoit de louer 2 millions de véhicules à l’horizon 2025.

Non seulement ses contrats, mais aussi les marges d’ALD sont censés augmenter grâce à son nouveau plan stratégique mis en œuvre de 2020 à 2025. Les actionnaires du loueur, détenu par Société Générale à hauteur de 80 %, devraient bénéficier d’un taux de distribution de dividendes de 50 à 60 %. En guise de comparaison, il s’établissait à 45 % l’an dernier.

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