En raison de la nature vitale de ce service, la distribution de gaz requiert des interventions sur terrain malgré les mesures de confinement liées à l’épidémie de Covid-19. Les techniciens de GRDF font ainsi partie des travailleurs devant rester en contact direct avec les clients. Pourtant, ils ne disposent pas de masques, comme le souligne la CGT.
Afin de protéger ses salariés, GRDF contacte le client avant toute intervention pour vérifier qu’il n’y a aucun malade sur place. Le technicien utilise ensuite sa voiture de fonction pour se déplacer directement de son domicile à l’adresse indiquée. Il devra par ailleurs respecter scrupuleusement toutes les consignes données par la direction pour faire face à cette situation.
Les agents de GRDF sont notamment appelés à limiter autant que possible leur passage à l’atelier. De plus, ils sont tenus d’établir au moins une distance de deux mètres avec leurs interlocuteurs. Ces instructions doivent être suivies, qu’ils soient amenés à être en contact avec des clients ou des collègues.
Aujourd’hui, GRDF possède environ 2 000 masques FFP2. Ils ont été acquis en 2009, lors de l’épidémie de H1N1. Ainsi, une partie de cette réserve très limitée est déjà périmée. Le groupe a donc passé une nouvelle commande en janvier dernier pour protéger son équipe du Covid-19, selon la direction. Toutefois, cette démarche n’a jamais abouti, car l’épidémie s’est nettement aggravée entre-temps.
D’autre part, face à la maladie, la préfecture a demandé au distributeur de gaz de recenser et de mettre sous clef sa réserve de protections. Ces mesures ont été prises au cas où les masques détenus par l’entreprise devraient être réquisitionnés pour équiper le personnel soignant.
Comme l’a récemment expliqué aux Échos, la ministre de la Transition énergétique Élisabeth Borne :
Les stocks de masques des entreprises de l'énergie ont été réquisitionnés par l'État ces derniers jours pour répondre aux besoins des services de santé.
Les techniciens de GRDF ne sont pas prioritaires dans la distribution de la réserve globale de masques FFP2 en ces temps de crise. En effet, ils ne sont pas en contact permanent avec des malades ou des personnes contaminées. Ainsi, ces travailleurs peuvent se protéger en se lavant souvent les mains et en respectant la distance sociale de rigueur.
Depuis le début du confinement, GRDF a suspendu toutes ses activités non essentielles et non urgentes. Les salariés pouvant remplir leur fonction à distance ont basculé vers le télétravail. Les techniciens, en revanche, continuent d’assurer les interventions d’urgence concernant la sécurité et le fonctionnement du réseau de gaz.
Or, ces employés ne disposent ni de masques ni de gel hydroalcoolique. Pourtant, ils côtoient souvent des collègues ou des clients dans le cadre de leur travail. À cause de ce manque de protection, les représentants de la CGT ont invoqué le droit d’alerte en mettant en avant l’exposition de ces salariés à un danger imminent. Toutefois, les autres syndicats n’ont pas soutenu cette démarche pour éviter d’aggraver la situation. Le coordinateur CFDT, Anthony Lalo, note :
Nous n'étions pas assez préparés, c'est vrai, et certains managers ont dû être rappelés à l'ordre parce qu'ils ne respectaient pas les consignes, mais ce sont des cas isolés.
La direction de GRDF, de son côté, tempère en affirmant que des consignes claires et adaptées ont été données pour protéger ses techniciens.