Le développement des sociétés marocaines de location de voiture est lesté par de nombreux facteurs

voitures au Maroc

Au Maroc, les sociétés de location de voiture sans chauffeur ont vu leur chiffre d’affaires chuter considérablement sur la période de 2018. Du moins, en ce qui concerne les opérateurs évoluant dans le secteur formel qui se doivent désormais de faire face à de nombreux facteurs lestant le développement de leur activité.

Pour les professionnels marocains de la location de voiture, 2018 aurait dû être une saison fructueuse. Tous les éléments étaient en effet réunis pour y prétendre ne serait-ce que d’énumérer le fait que la période des vacances a été prolongée de 70 jours par rapport en 2017. Cependant, il suffit de constater le recul de leur chiffre d’affaires pour dire que la déception était au rendez-vous.

Ainsi, tout indique que ces derniers éprouvent certaines difficultés à s’en sortir. Et ce n’est pas faute de le dire puisque leur activité est lestée par différents facteurs notamment liés à la fiscalité et à la prolifération des acteurs informels.

Un secteur pénalisé par différents facteurs

Au Maroc, la location véhicule professionnel figure parmi les nombreux secteurs à faire face à différents facteurs de ralentissement. Une situation qui concerne principalement le marché du formel qui se doit de se plier à des règlements relativement lestant, alors que des acteurs de l’informel s’activent en toute liberté pour tirer leur épingle du jeu. À l’Économiste d’ajouter dans une de ces publications récentes :

« La prolifération des sociétés de location de voiture installées dans la périphérie des grandes villes et qui ciblent les touristes via des méthodes parfois peu conventionnelles, mais efficaces comme la prospection des clients à leur arrivée aux aéroports ».

Ce journal a d’ailleurs ajouté que la majorité de ces opérateurs exercent dans l’informel afin de garantir une meilleure rentabilité au point de pénaliser les autres en précisant que :

« La prévalence de ce phénomène peut aussi expliquer la baisse d’activité enregistrée par le marché formel ».

Mais il faut dire que ce n’est pas l’unique barrière empêchant le développement de cette activité puisque la fiscalité y joue également un rôle important à travers :

  • Une taxe professionnelle qui pénalise l’investissement ;
  • Une TVA de 20% (10% plus élevé que pour les autres filières du tourisme) ;
  • Un IS surélevé de 17,5% en raison de la prépondérance du chiffre d’affaires réalisé en devises.

S’ajoutant à cela, la confédération des entreprises formelles a également pointé du doigt la durée trop longue de l’amortissement linéaire qui n’est pas sans impact négatif en faisant valoir que :

« L’acquisition d’un véhicule n’est pas un investissement comme les autres. Il est considéré comme le facteur essentiel de production du service de la location ».

Raison pour laquelle, cet organisme aspire à ce que le gouvernement chérifien intègre dans le projet de loi des finances de 2020 une baisse de 2 ans pour ramener ce délai à 3 ans au lieu de 5.

La chute des chiffres d’affaires comme preuve

Il va sans dire que les sociétés marocaines spécialisées dans la location de voiture sans chauffeur sont pénalisées par les différents éléments susmentionnés. Pour le dire, il suffit de se référer à leurs chiffres d’affaires qui ont considérablement chuté en affichant une baisse de 15% sur l’ensemble de l’année 2018. Et la situation est d’autant plus grave pour de nombreux acteurs puisqu’ils ont beaucoup investi durant cette période si l’on croit un passage du journal l’Économie :

« Certains opérateurs affiliés à la Fédération des entreprises de location d’automobiles sans chauffeur ont même procédé à des achats de véhicules ».

La preuve, le nombre de voitures destinées à cet usage s’est accru de 8% pour s’élever à 140 000 dont 32 000 dédiées à la location longue durée (LLD). Tout cela, parce que ces professionnels s’attendaient à une saison particulièrement fructueuse en tenant compte de certains éléments porteurs. Entre autres :

  • La période des vacances qui s’est prolongée de 70 jours, grâce à la fin du mois de ramadan qui est intervenue au cours de la première semaine de juin et à l’Aïd Al Adha qui s’est déroulé le 12 août de cette année ;
  • L’arrivée massive des MRE dont le nombre a progressé de 8% à fin août 2018 par rapport aux sept premiers mois de 2017 pour se retrouver à 4 millions.

À noter que pour ce dernier point, les MRE représentent 78% du portefeuille client des entreprises de location.

Retour au de page