Même si l’Hexagone compte parmi les premières puissances économiques mondiales, les parts de marché détenues par les constructeurs de voitures haut de gamme indiquent le contraire. D’après un observatoire, les automobiles de luxe constituent 12 % seulement des modèles écoulés en France. Outre les raisons fiscales, les habitudes de consommation des Français y sont pour beaucoup.
Dans quatre des cinq pays du Vieux Continent qui affichent le PIB le plus élevé, le marché du haut de gamme est particulièrement florissant dans le secteur de l’automobile. Ce n’est visiblement pas le cas de la France puisque le taux de motorisation des foyers parisiens s’élève par exemple à 36,1 %.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les populations les plus fortunées ayant les moyens de se procurer de puissantes voitures de luxe sont regroupées dans les départements de la petite couronne. Par ailleurs, les véhicules de marque française étaient réputés pour leur prestige durant la période d’avant-guerre.
Chez les employés allemands, l’acquisition d’un véhicule de fonction premium est préférée à une éventuelle augmentation de salaire, d’autant plus que cet avantage en nature est faiblement taxé outre-Rhin. De plus, cela permet de booster leur motivation. Un collaborateur sur onze en dispose. En France, le prélèvement de lourdes taxes sur les automobiles les plus puissantes est de nature à décourager les ménages et les entreprises.
Il en résulte que les modèles sont légion sur le marché allemand du luxe. Par exemple, le constructeur Volkswagen détient 14 marques sur ce segment. Parmi elles figure Audi. Mais les voitures haut de gamme fabriquées par les autres constructeurs allemands, à l’instar de Mercedes, Daimler et BMW, se vendent également très bien.
Le marché domestique connaissant un essor. Les infrastructures routières ont été aménagées pour accueillir les plus grosses cylindrées. En outre, près de 50 % des voitures de marque Autobahnen ne sont pas concernées par les restrictions de vitesse sur les autoroutes.
Si les entreprises sont particulièrement réticentes à investir dans une voiture de fonction de luxe en raison des contraintes fiscales, les ménages français ne sont pas des adeptes de la consommation ostentatoire.
Par ailleurs, la diversité et la densité des réseaux de transport en commun qui mènent vers les grandes agglomérations, font que ce mode de transport soit particulièrement prisé par les résidents de la capitale.
En conséquence, le développement du marché français de l’automobile de prestige est similaire à celui d’un pays émergent comme la Turquie. Les données issues du CCFA révèlent que l’industriel Renault ne propose que trois modèles sur le segment premium.
Les voitures de luxe immatriculées sont faiblement représentées sur l’ensemble du secteur. De plus, elles sont moins puissantes (86 kilowattheures) que les modèles vendus dans d’autres pays, en se référant à la moyenne européenne.