Les tarifs des péages ont bel et bien augmenté

péage routier

Les prix des péages ont augmenté au 1er février dernier. 2019 n’échappe donc pas à la règle malgré le mouvement des Gilets jaunes. Alors que la hausse moyenne était de 1,55 % en 2018, elle est de 1,86 % cette année. Un moyen pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA) de rattraper partiellement le gel des tarifs convenu en 2015.

Comme chaque année, les SCA ont augmenté les tarifs des péages au début du mois de février. Selon l’autoroute empruntée, la hausse n’est pas la même.

À titre d’exemple, les automobilistes circulant sur le réseau de la SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie) devront débourser en moyenne 1,68 % supplémentaire alors que ceux empruntant les ASF (Autoroutes du Sud de la France) subissent une inflation de 1,9 %.

Sur les APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône), l’augmentation est de 1,81 %. Les disparités sont encore plus marquées selon les tronçons. Sur le réseau Cofiroute par exemple, le prix du trajet Angers-Tours est passé de 8,60 euros à 10,30 euros.

Des mesures sont envisagées pour supprimer les hausses

Si elles appartiennent à l’État, les autoroutes françaises sont gérées par des sociétés concessionnaires à l’instar d’Eiffage, Vinci Autoroutes ou encore Sanef. Cette gestion leur rapporte beaucoup. L’année dernière, elles ont accumulé environ 3 milliards d’euros de bénéfices.

La renationalisation des autoroutes est envisagée pour éviter la hausse des frais de péages. L’État peut-il réellement reprendre le contrôle des autoroutes ? En tout cas, c’est l’une des revendications des Gilets jaunes.

Une proposition de loi a été récemment présentée à cet effet. Cependant, avant d’opérer la renationalisation du réseau autoroutier, il faut que les contrats passés avec les SCA prennent fin.

Or, une dizaine d’années doit encore s’écouler avant leur échéance. La résiliation de ces contrats est une autre possibilité. Cela a toutefois été rejeté par le ministère des Transports en raison du coût que cela risque d’impliquer (entre 30 et 50 milliards d’euros).

Des ristournes pour les usagers réguliers

À la demande du gouvernement, les SCA ont consenti un geste commercial pour les usagers empruntant régulièrement les autoroutes. Il s’agit d’une réduction de 30 % en faveur des motos et des voitures réalisant au minimum 10 allers-retours sur un itinéraire prédéfini chaque mois.

Les catégories poids lourds et véhicule de fonction ne sont pas concernés. Sur les réseaux de Vinci Autoroutes (Cofiroute, Escota, Arcour et ASF), cette ristourne se présente sous la forme d'un abonnement appelé « Ulys 30 ».

Pour les SCA, un gel des tarifs aurait été préférable. Cette solution a cependant été écartée par le ministère des Transports. En effet, le gel des tarifs de 2015 n’a pas été sans conséquences pour les usagers des autoroutes. Les SCA ont ensuite décidé de mettre en place des rattrapages tarifaires sur la période s’étalant entre 2019 et 2023. Pour les automobilistes, cela représente un surcoût de 500 millions d’euros.

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