70 % des Belges sont prêts à rouler en voiture électrique

Mercedes-Benz classe S 500 e conducteurs de véhicules hybrides

Le sondage réalisé par iVox pour Greenpeace et dévoilé récemment montre que le travailleur belge semble aujourd’hui plein de bonnes intentions concernant sa façon de se déplacer. Il faut savoir que le transport routier est l’un des premiers générateurs de gaz à effet de serre. Le nouvel état d’esprit des Belges en termes de mobilité intervient donc au moment propice.

Du 2 au 8 janvier dernier, iVox a mené un sondage en ligne sur un échantillon représentatif composé d’un millier de Belges actifs et qui ne travaillent pas chez eux. Les résultats montrent un sérieux recul de la popularité du moteur diesel. En effet, seuls 8 % des sondés ont indiqué envisager opter pour une voiture fonctionnant au diesel s'ils devaient choisir un nouveau véhicule à acheter.

Greenpeace en conclut que les Belges sont ouverts au changement. Cet état d’esprit est toutefois soumis à une condition. Il faut en effet que les alternatives au véhicule diesel ou essence soient faciles et abordables, en particulier sur le plan financier.

Désaffection des voitures diesel et essence

D’après Joeri Thijs, les résultats du sondage indiquent que les consommateurs, les jeunes en tout cas, semblent prêts à abandonner les véhicules diesel ou essence. L’expert en mobilité durable et qualité de l’air chez Greenpeace souligne d’ailleurs que les jeunes se montrent de plus en plus souvent disposés à ne pas posséder une voiture eux-mêmes et à limiter les coûts au moyen du partage. L’expert constate :

« L'industrie va-t-elle enfin prendre ses responsabilités vis-à-vis de deux grands défis de notre temps, le changement climatique et la pollution de l'air ? De nos jours, il n'y a toujours pas une voiture familiale électrique véritablement abordable sur le marché ».

Joeri Thijs.

Greenpeace note que si l'industrie est accusée, les autorités ont également un rôle à jouer. La prochaine législature devra permettre d’aboutir à un pacte de mobilité ambitieux établissant une date de péremption pour l'immatriculation de tous les véhicules roulant aux combustibles fossiles. Joeri Thijs souligne :

« Des pays comme la Norvège (d'ici 2025), la Suède, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne et l'Inde l'ont déjà fait, la Chine suivra bientôt ».

Joeri Thijs.

En parallèle, des demandes d’investissements devront être effectuées dans les transports en commun ainsi que dans l’infrastructure pour les cyclistes.

Les Belges veulent une voiture électrique pas chère

Les Belges semblent prêts à adopter un véhicule électrique en remplacement de la voiture diesel ou essence. Il faut cependant que cette option soit bon marché. Près de 70 % des sondés affirment en effet envisager choisir une voiture électrique si son coût est identique à celui d’un véhicule à combustion.

54 % d’entre eux ont également indiqué souhaiter laisser la voiture plus souvent de côté. 49 % des répondants ont par ailleurs déclaré qu’il serait bénéfique d’abandonner la voiture de société qui est pourtant un sujet très sensible. Greenpeace note en effet qu’un employé sur deux, même parmi ceux qui bénéficient de ce système, pense que le soutien fiscal aux véhicules de société participe largement aux problèmes de mobilité en Belgique.

En outre, trois quarts des sondés considèrent les transports en commun comme une bonne alternative pour limiter le trafic routier. 61 % d’entre eux estiment cependant que les connections ne sont pas assez bonnes pour leur trajet domicile-travail.

Quels sont les facteurs incitant à migrer vers les alternatives à la voiture thermique ?

Le contournement des tests de pollution illustré par le Dieselgate, l’évolution du prix ainsi que la multiplication des localités instaurant des LEZ ou zones à faibles émissions qui limitent la circulation des voitures diesel sont autant de facteurs qui peuvent expliquer l’ouverture des Belges aux alternatives de mobilité.

Il faut savoir que si le diesel est décrié depuis peu, c’est principalement en raison des polluants tels que l’oxyde d’azote affectant directement la qualité de l’air. À ce sujet, l’essence présente des avantages. Cependant, elle émet davantage de gaz carbonique. Or, celui-ci favorise le réchauffement climatique.

En septembre 2018, Greenpeace avait publié un rapport recommandant l'arrêt absolu de la vente de tout véhicule fonctionnant aux carburants fossiles (diesel comme essence) à des particuliers d'ici 2028 au plus tard. Cette mesure s’impose comme nécessaire à l'échelle européenne pour augmenter les chances d’atteindre l'objectif de l'Accord de Paris sur le climat, à savoir limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C maximum par rapport aux augmentations de températures qui se sont produites depuis l’ère pré-industrielle.

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