Airbnb, la plateforme qui en dérange plus d’un

Capture ecran Airbnb

La plateforme communautaire immobilière Airbnb fait l’objet de nombreuses plaintes. Non seulement parce qu’elle a voulu être l’émule des loueurs professionnels et des spécialistes en hôtellerie, mais aussi parce que son déploiement n’est pas encore assez encadré. L’adjoint au logement au sein de la mairie de Paris en est même arrivé à saisir la justice.

Airbnb a suscité le mécontentement de certains élus. La plateforme agace également les riverains, dérange les hôteliers et attire l’attention du fisc. Le manque évident d’encadrement de son activité ne cesse de créer des troubles dans de nombreuses villes du monde entier.

À Paris par exemple, l’adjoint au logement de la mairie de Paris a déposé plainte contre l’EURL, estimant que cette dernière va en travers de la loi. Même si le site tente de limiter les dégâts en France, la situation a pris une telle ampleur qu’il serait difficile d’y remédier dans un bref délai.

Airbnb et la législation, une relation ambigüe

Airbnb met en relation les demandeurs de logements et les particuliers proposant leur habitation en location saisonnière.

La législation française impose à tout loueur de s’enregistrer auprès de la mairie en vue d’une requalification dans un délai de 120 jours. Grâce à cette démarche administrative, les collectivités locales pourraient alors sanctionner les fraudeurs qui dépasseraient ce nombre de jours sans s’enregistrer.

Cependant, la réalité est nettement différente. D’un côté, les décrets encadrant la mise en application de ladite loi n’ont pas encore été publiés depuis 2016.

D’un autre côté, les agents disponibles pour effectuer ces contrôles manquent d’effectif. Par exemple, la capitale compte environ 36 000 annonces sur Airbnb, pour une trentaine de contrôleurs.

Ian Brossat a déposé plainte contre Airbnb

Pour dénoncer ce système bancal, l’adjoint au logement de la mairie de Paris Ian Brossat a saisi la justice. Sa plainte contre Airbnb est due au fait que seules 15% des annonces immobilières que diffusées par la plateforme dans la capitale sont conformes à la loi. D’ailleurs, il n’a pas pesé ses mots :

Je n’ai jamais vu une société piétiner à ce point la loi !

Ian Brossat.

De son côté, le président de la plateforme en France, Emmanuel Marill, rétorque qu’Airbnb s’attèle déjà à la lutte contre ces dérives. Le site procède au blocage des annonces dont les réservations excèdent les 120 jours règlementaires. Cependant, cela ne concerne encore que certains arrondissements de Paris.

Professionnels comme particuliers se plaignent

Les élus ne sont pas les seuls à être affectés par la situation car le problème ne se cantonne pas aux loueurs qui font illicitement de la LLD.

Entre autres, les troubles de voisinage dérangent fortement les riverains. Par exemple, certains loueurs mettent leur bien immobilier en location sur le site pour des fêtes en tous genres, au détriment des voisins supportant les nuisances au quotidien.

De leur côté, les hôteliers aussi se plaignent de voir leurs résultats en berne depuis l’arrivée d’Airbnb sur le marché. Aussi, les anecdotes teintées d’agacement ne manquent pas.

Par exemple, une tenancière dans le Var raconte que des clients Airbnb sont entrés dans son établissement pour demander leur chemin afin de rejoindre leur appartement.

Mais il est aussi question de fiscalité nationale : comme l’harmonisation fiscale en Europe tarde à aboutir, de nombreux points demeurent flous.

Des solutions existent-elles ?

Airbnb essaie de déployer ses efforts pour régler toutes ces affaires en cours. Pour améliorer son service, le site organise occasionnellement des réunions avec les hôtes qui y sont inscrits. Comme ils ont naturellement tendance à défendre leurs intérêts, ils pourraient alors se constituer défenseurs d’Airbnb.

Le scénario s’est déjà produit en Allemagne : la loi berlinoise qui interdisait la mise en location d’un appartement entier a dû être annulée, suite au mécontentement de nombreux hôtes.

D’un autre côté, l’entreprise suit de près les projets de loi et se réunit très souvent avec les cabinets ministériels afin de trouver une issue optimisée, favorable pour tous.

Retour au de page