Le marché automobile cale de nouveau en janvier

Paysage urbain de Bayonne

Fortement chahuté par la crise sanitaire depuis 2020, le marché automobile français peine à se refaire une santé. Selon les chiffres de la Plateforme France automobile, le nombre d’immatriculations a reculé de 18,6 % en janvier par rapport à l’année dernière. Les effets de la pénurie de puces électroniques sont toujours présents.

Depuis le début de la crise, les ventes de voitures neuves en France alternent entre le pire et le moins bon. Durant les épisodes de confinement ou de restrictions de déplacement, les immatriculations chutent, avant de se relever subrepticement au printemps et durant les périodes de fête. Néanmoins, le secteur a beaucoup de mal à renouer avec ses niveaux d’activité d’avant-crise.

En plus de la pandémie, les ventes souffrent des perturbations causées par la pénurie mondiale de composants électroniques. Les concessionnaires et les constructeurs craignent que la déconvenue de janvier annonce la tendance de fond pour 2022.

Un marché automobile au plus bas en Europe

Bouleversée par les restrictions sanitaires et le bras de fer économique entre la Chine et les États-Unis, la chaîne de production des composants électroniques tarde à se rétablir. Cette pénurie affecte plusieurs secteurs de l’économie, surtout l’industrie automobile. En manque de puces électriques, plusieurs constructeurs ont dû fermer certaines de leurs usines. Pour pallier le manque de production, ils réinventent leurs offres et ont de plus en plus recours au leasing et ses nombreuses variantes.

VCôté consommateurs, l’absence d’offres de voitures neuves les oblige à se tourner vers le marché d’occasion. Mais les ventes de véhicules de seconde main commencent aussi à en subir les conséquences : les stocks s’amenuisent et les prix n’ont de cesse d’augmenter. Selon la Plateforme France automobile, cette situation pourrait perdurer une bonne partie de l’année, tant que l’industrie des composants électroniques ne se remet pas sur le droit chemin.

En attendant, l’Europe vient de connaître la pire année de son histoire en matière de ventes automobiles. Les immatriculations s’élèvent à 9,7 millions seulement en 2021, soit 2,4 % de moins par rapport à 2020. Selon l’Association des constructeurs automobiles européens, le faible nombre de mises en circulation est fortement lié aux mesures sanitaires plus ou moins permanentes, qui ont limité les déplacements des clients en concession et affecté leur pouvoir d’achat.

Un début d’année négatif sauf pour l’électrique

En France, presque tous les constructeurs subissent la morosité du marché en janvier. Chez Stellantis, les ventes ont reculé de 18,5 % en comparaison annuelle. Dacia a subi un repli de 34,5 % sur la même période, contre 23,4 % pour le groupe Renault. Les autres constructeurs présents en France font état d’une baisse de 15,7 %. Au total, 102 899 voitures particulières ont été mises en circulation le mois dernier, soit 18,6 % de moins par rapport à janvier 2021.

Derrière ce marasme général, les bonnes performances de l’électrique et de l’hybride apportent un peu de réconfort. Les immatriculations de véhicules 100 % électriques atteignent 10 217 unités le mois dernier, ce qui correspond à un bond de 57,8 % en un an. Les voitures hybrides, elles, ont été écoulées à plus de 30 500 exemplaires (+8 %). Ces chiffres positifs contrastent beaucoup avec le ralentissement de l’essence et du diesel, qui perdent respectivement 31 % et 41 % en un an.

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