À New York, les habitants sont de plus en plus nombreux à se procurer une voiture. L’achat est motivé par le désir d’éviter les transports en commun par peur de la contamination au Covid-19. Ainsi, les espoirs de décongestion de la circulation dans la ville s’amenuisent. Le trafic automobile risque même d’y devenir plus dense qu’avant la pandémie.
Un contrat de leasing engageant le souscripteur sur une durée plus ou moins longue, cette solution ne convient pas forcément aux consommateurs. De son côté, l’achat d’une voiture neuve implique un budget important. L’acquisition d’un modèle d’occasion se présente alors comme un juste compromis.
À New York, les habitants se ruent vers ce segment depuis peu. L’engouement est tel que certains vendeurs ont pratiquement épuisé leur stock. Reflétant l’évolution des prix des voitures de seconde main aux États-Unis, l’indice Manheim a culminé à 163,7 en août 2020. Il s’agit d’un niveau jamais atteint jusque-là. En guise de comparaison, il s’établissait à 141,3 durant le même mois en 2019.
En septembre 2020, Transportation Alternatives a fait remarquer que la majorité des New-Yorkais pratiquaient encore le télétravail. Pourtant, le trafic a seulement baissé de 9 % comparativement à la même période l’an dernier. L’association prévoit un phénomène de congestion ultime à l’avenir. Concrètement, la circulation atteindra un niveau plus important qu’avant la crise sanitaire. Par ailleurs, de nouveaux cyclistes apparaîtront en masse.
Un habitant de la ville estime que l’achat de voitures par les citoyens signifie en partie que les politiques publiques de transports ont échoué. Pour l’heure, Bill de Blasio, le maire de New York, a rejeté toute solution majeure avancée pour remédier aux embouteillages créés par la crise sanitaire. Pourtant, l’élu, connu pour ses plans de lutte contre la pollution, vante souvent les vertus des transports collectifs et du vélo.
Par ailleurs, le projet visant la mise en place d’un péage urbain dans le centre du quartier de Manhattan a été ajourné à fin 2021. Prévu initialement au début de l’année prochaine, il est supposé réduire le trafic.
Les New-Yorkais sont conscients qu’utiliser une voiture dans leur ville n’est pas du tout pratique. En effet, les embouteillages y sont très importants. De plus, il faut parfois chercher des heures avant de trouver un lieu où se garer. Toutefois, ce moyen de déplacement est devenu indispensable dans le contexte de crise sanitaire actuel. Un vendeur de véhicules de seconde main à Brooklyn souligne :
Les gens achetaient juste pour ne pas avoir à prendre les transports en commun. Tout ce qui était en état d'être vendu est parti.
Pour sa part, le concessionnaire A Class Auto Sales, situé dans le même quartier, attribue l’engouement récent pour les voitures au plan d’aide économique déployé par le gouvernement fédéral. Jusqu’à fin juillet 2020, 600 dollars étaient versés chaque semaine à de nombreux d'Américains sans emploi.
Ce dispositif a orienté massivement les consommateurs vers les modèles d’occasion. En revanche, les voitures neuves ont été boudées. Ainsi, bien qu’elles aient repris depuis juin dernier, les ventes sur ce segment continuent d’afficher un repli considérable par rapport à 2019. Cette situation concerne toutes les grandes marques automobiles.