Les défenseurs de l’électrique dénoncent une fiscalité favorisant les voitures d’entreprise thermiques

un homme en voiture recevant sa clé de voiture

La fédération européenne Transport & Environnement (T&E) rassemble une cinquantaine d’organismes œuvrant dans les secteurs du transport et de l’environnement. Elle milite notamment en faveur de la démocratisation des voitures moins polluantes sur le continent. Dans une étude récente, elle déplore la stagnation de la transition écologique à cause des avantages fiscaux accordés aux flottes d’entreprise.

Les sociétés de leasing gèrent actuellement une flotte formée de quelque 10 millions de voitures au sein de l’Union européenne. Selon T&E, ce parc automobile rejette chaque année 44,3 millions de tonnes de CO2. Ce chiffre dépasse le taux d’émissions de la plus grande centrale thermique européenne. Pour rappel, ces centrales utilisent du charbon comme combustible.

Par ailleurs, ce niveau est plus élevé que celui du transporteur maritime le plus polluant d’Europe. Il surpasse également celui de la compagnie aérienne la moins vertueuse du continent. La flotte d’entreprise affiche même un volume annuel équivalant au CO2 rejeté par un pays tout entier, en l’occurrence la Slovaquie.

Un appel lancé aux professionnels

T&E dénonce le manque de coopération des entreprises et des acteurs du leasing dans le basculement vers l’électrique. Aujourd’hui, les voitures thermiques représentent encore 96 % du parc des sociétés. Ces dernières tendent en effet à privilégier les motorisations classiques.

Selon les calculs de la fédération, les électriques coûtent pourtant moins cher à l’utilisation par rapport aux thermiques. Grâce aux modèles zéro émission, les professionnels sont susceptibles d’économiser jusqu’à 4 300 euros par véhicule sur quatre ans. Cette période correspond à la durée de détention moyenne d’une voiture dans le milieu.

D’autre part, les professionnels du leasing semblent encore réticents à basculer vers les électriques. La proportion de modèles électrifiés reste ainsi négligeable au sein de leur parc automobile. Elle est, par exemple, estimée à 15 % chez ALD, filiale du groupe Société Générale. La marque de BNP Paribas, Arval, affiche le même chiffre. Enfin, le taux est seulement de 8 % chez Lex Autolease, de Lloyds Bank.

Des fonds plus utiles ailleurs

Les intentions de T&E sont annoncées dans le titre « Véhicules d’entreprise : Comment les gouvernements européens subventionnent la pollution et le réchauffement climatique ». L’étude évalue notamment la pollution générée par la politique fiscale européenne favorable aux parcs d’entreprise. D’après l’organisme, les flottes professionnelles constituent plus de la moitié des véhicules circulant en Europe.

La part des voitures d’entreprise sur le parc automobile national atteint 71 % sur le territoire polonais, contre 54 % dans l’Hexagone. Cette proportion se chiffre à 66 % et 67 %, respectivement en Allemagne et aux Pays-Bas. La fédération européenne attribue principalement ces chiffres aux leviers fiscaux mis en place pour amortir les investissements des entreprises dans leur parc automobile.

En tout, les avantages accordés à ces flottes coûtent chaque année 32 milliards d’euros, selon T&E. Pourtant, le déploiement du réseau de bornes de recharge pour voitures électriques nécessite seulement 2 milliards d’euros d’ici à 2030. En somme, les subventions offertes aux professionnels entravent le développement du parc électrique européen.

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