En pleine négociation sur la feuille de route du futur gouvernement de coalition, une proposition ambitieuse concernant les flottes d’entreprise a été effectuée. Si elle aboutit, la Belgique devrait bannir les motorisations thermiques des véhicules de société d’ici 2026. Cette mesure ambitieuse coïncide avec la volonté affichée de Bruxelles de réduire massivement ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Les entreprises belges ont pour habitude d’acheter des voitures professionnelles à leurs salariés, cet avantage étant presque acquis outre-Quiévrain. Le pays compte ainsi près d’un million d’automobiles placées sous une flotte d’entreprise, dont la grande majorité fonctionne actuellement à l’essence ou au diesel.
La situation pourrait changer en 2026 : le verdissement total des flottes d’entreprises figure en bonne position dans la short list des projets phares proposés par les préformateurs du futur gouvernement fédéral. Cette proposition fera l’objet de négociations entre les partis qui constitueront la coalition. La mise en œuvre de ce plan d’électrification requiert des investissements majeurs dans les installations de recharge et dans les capacités énergétiques du pays.
La voiture de société ou voiture-salaire est une spécificité culturelle belge. Des partis ont milité pour la suppression de cette pratique lors de la campagne électorale. Selon eux, ces véhicules coûteraient chaque année entre 3,5 et 4 milliards d’euros aux contribuables. Pour leur part, les responsables d’un parti estiment le poids de ces avantages sur les finances publiques à environ 2 milliards d’euros. Ces charges correspondent aux déductions fiscales accordées aux entreprises qui achètent une voiture à un collaborateur au lieu de réévaluer ses rémunérations.
Un autre parti n’est pas du même avis. Il a plaidé durant la campagne pour l’électrification totale des voitures salaires. Malgré ces divergences d’idées, différents partis semblent enclins à des compromis, si l’on se réfère à la proposition soumise par les deux préformateurs du futur gouvernement fédéral. Conner Rousseau et Egbert Lachaert suggèrent en effet de verdir l’ensemble des voitures salaires d’ici 2026.
Le plan avancé par les deux préformateurs prévoit le retrait progressif des automobiles à essence et diesel des flottes d’entreprise. L’avantage en nature des voitures salaires est donc maintenu. En contrepartie,
ImportantTous les salariés qui en bénéficient conduiront un modèle 100 % électrique d’ici 6 ans.
Ce virage vers le tout électrique serait conforme aux ambitions énergétiques du gouvernement belge, lequel souhaite réduire de 55 % ses émissions de CO2 en 2030. Ces réductions devraient atteindre 95 % au minimum à l’horizon 2050.
La mise en application de ce projet s’apparente à un défi majeur pour le gouvernement fédéral. Le verdissement du parc roulant des entreprises entraînerait une augmentation rapide des voitures électriques en circulation dans le pays. Or, ce dernier souffre encore d’un déficit notable en infrastructures de recharge, sans oublier les nombreux travaux d’adaptation et de mise à niveau de son réseau électrique.