Le Luxembourg veut impliquer davantage les entreprises dans les solutions de mobilité transfrontalière

 paysage du Luxembourg

Le Luxembourg veut impliquer davantage les entreprises dans les solutions de mobilité transfrontalière qui permettraient d’améliorer les conditions de déplacements des frontaliers, ces travailleurs français qui traversent la frontière pour rejoindre le Grand-Duché. C’est du moins, ce qu’a fait valoir un ministre luxembourgeois d’une conférence qui a récemment eu lieu à Metz.

Covoiturage, transport en commun, bus, modulation des horaires de travail… tous les moyens sont imaginés pour diminuer la saturation du système de transport reliant la France et le Luxembourg. Mais il se trouve que ce phénomène ne fait que s’accentuer au fur et à mesure que le nombre de Français qui traversent quotidiennement la frontière franco-luxembourgeoise pour travailler au Grand-Duché ne fait que se renforcer d’année en année.

Soit, une situation qui incite le gouvernement luxembourgeois à prendre de nouvelles dispositions si l’on croit François Bausch qui a fait part des solutions principales qu’il entend exploiter lorsqu’il a été invité à Metz par les Chambres de commerce de Metz et du Luxembourg pour une conférence. Et tout semble indiquer que les entreprises figurent parmi les pièces maîtresses de ce ministre de la Mobilité.

Les entreprises sont appelées à contribuer

Proposant des salaires nettement plus élevés qu’en France, les entreprises luxembourgeoises sont certes l’une des principales raisons suscitant l’engouement des Français pour des postes proposés au Grand-Duché. Ces derniers sont même disposés à effectuer chaque jour un trajet domicile-travail de 44 km pour rejoindre leur lieu de travail.

Et puisqu’ils sont des milliers à s’y lancer, ces salariés ont fini par créer un phénomène de saturation des axes autoroutiers, mais également des voies ferrées. Au directeur transports et mobilité au sein de la Région Grand Est et à frontalier d’illustrer respectivement :

« L’éloignement du lieu de travail contribue à concentrer les déplacements entre 6 h et 8 h du matin ce qui fait que les services de train ou de bus atteignent leurs limites de capacité ».
« C’est l’enfer un jour sur deux, à 35 km de la ville de Luxembourg où je travaille, je mets généralement 50 minutes pour arriver au travail, mais la pluie ou les accidents me font régulièrement passer plus de 1 h 15 dans les bouchons ».

Soit, des raisons suffisantes pour inciter François Bausch à encourager les employeurs à améliorer les conditions de déplacement des travailleurs français en misant sur la fiscalité liée à l’usage d’un véhicule de fonction en y apportant des modifications avantageuses. Et il faut dire que cette personnalité ne s’est pas contenté de cet aspect pour séduire les sociétés puisqu’il prévoit également de mettre sur pied un package mobilité qui visera à récompenser les solutions adoptées par ces dernières à travers différents aspects comme :

  • L’abonnement au train ;
  • Les frais dans le cadre du covoiturage ;
  • L’abonnement à un parking adossé au covoiturage.

À noter que même si ces propositions du ministre venaient à être adoptées lors de la prochaine réforme fiscale de 2021, les usagers devront attendre jusqu’en 2021 pour en profiter puisqu’elles ne seront effectives qu’en début de cette année. À préciser également que les entreprises sont également appelées à appliquer d’autres stratégies pour désaturer les transports en :

  • Permettant aux salariés de moduler les horaires de travail pour éviter la saturation lors des heures de pointe ;
  • Recourant davantage au télétravail pour optimiser les capacités des réseaux de transport existants.

D’autres mesures sont également prévues

En s’adressant aux entreprises, le ministre de la Mobilité a certainement mis l’accent sur l’ampleur de la responsabilité de ces dernières faces aux enjeux de la mobilité transfrontalière. N’empêche cependant que le pouvoir public luxembourgeois a, en parallèle également prévu d’adopter d’autres mesures.

En ce qui concerne les problèmes liés à l’usage du rail par exemple, l’élargissement de la gare Bettembourg et le dédoublement des voies ferrées sont prévus pour permettre à ce système de gérer 60% de trafic supplémentaire d’ici 2023. Ce serait également le cas pour la gare de Luxembourg qui est en phase de modernisation pour qu’elle puisse multiplier par deux et demi le nombre de places.

Quant à l’axe autoroutière, il y a de fortes chances que l’A3 en direction de l’Hexagone soit élargie à deux fois trois voies pour lutter contre les embouteillages en notant que l’une d’entre elles sera réservée aux bus ainsi qu’aux véhicules comptants au moins trois passagers.

S’ajoutant à cela, l’on peut également mentionner la mise en place d’une nouvelle application qui devrait simplifier davantage le choix des solutions de mobilité existantes ou encore les services de carsharing qui seront désormais entre les mains de la SNCF. Au ministre d’ajouter :

« Pour le carsharing, je trouvais que l’offre de Klaxit était plus intéressante, mais c’est celle de la SNCF qui a gagné et avec laquelle nous avons donc commencé ».
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