Les consommateurs français ne plébiscitent pas la voiture premium

facade de voiture

La réglementation en vigueur en France, notamment fiscale, ne contribue pas à l’utilisation massive des voitures haut de gamme. C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par le groupe Xerfi. Les parts de marché de ces véhicules dans l’Hexagone sont par conséquent peu importantes comparativement aux autres États européens. Explications.

Dans de nombreux secteurs, la France est réputée pour le goût qu’elle cultive pour le luxe. Outre les magasins qui vendent des produits haut de gamme, les restaurants gastronomiques pullulent sur le marché hexagonal.

D’ailleurs, le pays compte parmi les plus grandes puissances mondiales comme le rappelle le spécialiste des analyses sectorielles Xerfi. Il précise que la France occupe la sixième place dans la liste des États européens recensant les populations aux revenus les plus élevés.

En revanche, le marché automobile français est à la traîne sur le segment premium comparé au marché allemand, italien ou encore espagnol. Comment expliquer cette tendance ?

Un taux d’usage parmi les plus faibles en Europe

Puisque les Français refusent de consommer de manière ostentatoire, ils délaissent la voiture de luxe. Xerfi avance que la raison est culturelle et regrette que les industriels ne puissent pas compter sur ce segment pour assurer leur rentabilité et rehausser leur prestige.

Alors que la capitale regroupe les plus grandes fortunes, sa politique en matière de transport n’est pas favorable à la prolifération de la voiture comme solution de mobilité au quotidien. Seuls 36 % des ménages en possèdent. De plus, la fiscalité applicable aux puissantes voitures décourage les usagers de la route, sans aborder les limitations de vitesse imposées par le Code la route.

Il en résulte que la place de la voiture premium dans l’économie n’est pas en phase avec le niveau de vie de la population. Elle est aussi en décalage avec l’histoire de l’industrie automobile française.

Le marché de la voiture de luxe français se développe à la vitesse de celui des pays émergents

Le cabinet Xerfi réalise que la flotte automobile française correspond à celle d’un pays émergent, qu’il s’agisse de voiture personnelle ou de véhicule de fonction. C’est ce qu’il a constaté en étudiant la situation du marché de la voiture de prestige dans l’Hexagone.

Par exemple, Renault ne produit que trois voitures sur le segment premium alors que celles des industriels allemands se comptent par dizaines. Quant au fabricant nippon Toyota, il écoule sept modèles d’automobile haut de gamme sur le marché. Le constructeur suédois Volvo fait aussi mieux que la marque au losange avec ses cinq véhicules premium.

En France, les immatriculations de voitures de luxe s’élèvent seulement à 12 %, contre 27 % au Royaume-Uni et 29 % en Allemagne. En outre, les véhicules haut de gamme qui circulent sur le territoire français affichent une puissance moyenne (86 kW) inférieure à celle constatée sur le Vieux Continent (97 kW).

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