Jusqu’à présent, les ventes de véhicules électriques aux entreprises ont été éprouvées par la faiblesse de l’offre disponible. Les experts estiment cependant que l’arrivée de nouveaux modèles ainsi que l’essor du marché des voitures électriques d’occasion vont doper la demande. Une évolution anticipée par les loueurs qui développent de nouvelles offres et signent des partenariats.
Le marché du véhicule électrique est en pleine évolution. Selon Stéphane Rénie, directeur RSE chez ALD, les entreprises sont dans une phase d'adoption progressive et sélective. À cet effet, le gestionnaire de flotte a récemment annoncé un partenariat avec E.ON, l’énergéticien allemand, afin de développer des offres électriques conjointes.
Guillaume Crunelle, responsable automobile pour le cabinet Deloitte, estime pour sa part que l’offre se développe. Selon lui, tous les gestionnaires de flotte ont une réflexion sur l’électrique. Concernant la question de la valeur de revente, il indique que les volumes de voitures d’occasion sont encore faibles si bien qu’il est trop tôt pour dégager des conclusions.
Les entreprises portent particulièrement attention aux coûts liés au carburant et à la maintenance. Pour elles, il s’agit même du premier critère à prendre en compte. Ces coûts sont inférieurs pour les voitures électriques par rapport aux véhicules à moteur thermique. Thomas Morel explique :
Du point de vue du coût total d'utilisation (qui inclut l'acquisition de l'automobile mais aussi son usage), le véhicule électrique devient intéressant.
Thomas Morel.
Le directeur associé de McKinsey estime par ailleurs que l’autonomie n’est plus une problématique pour de multiples besoins, étant donné qu’il est aujourd’hui possible de parcourir plus de 350 km avec des voitures électriques sans devoir les recharger. D’après lui, cela convient déjà aux usages de certaines flottes. Seul le problème de la valeur de revente persiste. Guillaume Crunelle observe :
Pour le moment, les véhicules électriques tiennent plutôt bien la cote, c'est assez positif.
Guillaume Crunelle.
Le véhicule de fonction et la voiture de société sont de plus en plus électriques, au détriment du diesel. En Europe, la proportion des modèles à motorisation électrique représentait environ 2 % des immatriculations totales des véhicules d'entreprise l’an dernier. Cette part est égale à celle des particuliers. Cependant, Stéphane Rénie estime :
Quand l'offre va se densifier, les flottes d'entreprise pourraient être en avance en termes de niveau d'électrification.
Stéphane Rénie.
Le directeur RSE d’ALD souligne qu’une offre de citadines comme la Renault Zoé, parfaitement adaptée à des usages comme l’autopartage, est déjà disponible.
Pour les commerciaux, les SUV compacts tels que le Hyundai Kona peuvent répondre à leurs besoins. Quant aux cadres dirigeants, il existe des offres premium à l’instar de la Jaguar ou de la Tesla. Stéphane Rénie cite aussi les utilitaires électriques pour relever le défi de la livraison du dernier kilomètre en ville.
