Les auto-écoles traditionnelles craignent la démocratisation des plateformes en ligne

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Le 11 février dernier, de nombreuses voitures d’auto-écoles ont créé des embouteillages dans toute la France. Ces opérations escargots ont été menées par les écoles de conduite pour protester contre un rapport parlementaire pouvant mener à l’ubérisation des permis de conduire. Ces dernières craignent également un accroissement rapide des plateformes d’auto-écoles en ligne.

En novembre dernier, des communiqués annonçant une importante baisse des tarifs du permis de conduire ont déjà alerté les responsables des auto-écoles. Récemment, un rapport parlementaire pouvant favoriser le développement des auto-écoles en ligne a poussé les établissements traditionnels à manifester.

Le 11 février, les autoroutes A1, A3 et A6 menant à la capitale se sont vues envahir par les voitures-écoles qui ont roulé au pas. Le but de cette manifestation était de faire savoir au gouvernement que les écoles de conduite sont contre les décisions pouvant favoriser la multiplication des auto-écoles en ligne. En effet, cela mènerait à une baisse de la qualité du permis.

Les établissements traditionnels proposent quelques solutions

Les opérations escargots dirigées par les auto-écoles en Île-de-France, mais également à Marseille, à Nice et à Bordeaux visaient à montrer leur mécontentement face à un rapport parlementaire qui permettrait aux établissements digitaux de se développer davantage.

Et pour cause, le gouvernement propose une mesure permettant de faire descendre de manière drastique le coût du permis qui culminait à 1 800 euros en 2016 selon l’UFC-Que Choisir. Les responsables des auto-écoles traditionnelles, quant à eux, pensent que cette mesure n’est d’aucune utilité.

D’après Patrice Bessone, président du CNPA-Éducation routière, un élève qui s’inscrit sur une plateforme en ligne et qui rate ses examens devra reprendre ses heures, ce qui engendrera des frais supplémentaires.

Il indique également qu’il existe d’autres solutions pour faire baisser le prix du permis sans pour autant avantager les écoles de conduite en ligne. Selon lui, la mise en place d’une orientation soutenue vers des dispositifs d’aides (permis à un euro, compte personnel de formation…), de simulateurs de conduite et de cours collectifs en est une.

Il propose également la baisse de la TVA sur le permis. Selon des affiches vues lors de la manifestation parisienne, cette taxe représenterait 70 % des charges à payer sur le permis. En l’allégeant, le coût de ce dernier serait donc plus abordable.

Les auto-écoles françaises refusent cette nouvelle réforme

Face à une éventuelle ubérisation du permis de conduire, les auto-écoles à travers le pays font front commun. Patrice Bessone craint que l’entrée en vigueur de la nouvelle réforme n’entraîne une baisse de la qualité de l’enseignement ainsi qu’une augmentation des accidents et du taux de mortalité sur la route.

En effet, sans un encadrement strict lors de la préparation du permis, les conducteurs d’une voiture personnelle ou d’un véhicule de fonction pourraient représenter des dangers sur les routes.

Alors que des centaines de véhicules se rassemblaient vers plusieurs portes de Paris afin de perturber la circulation dans la capitale, d’autres voitures-écoles se sont donné rendez-vous sur l’autoroute A7 menant à Marseille. À Nice, près de 150 véhicules ont ralenti le trafic tandis qu’à Bordeaux, des dizaines de voitures ont participé à l’opération escargot.

Le président du CNPA-Éducation routière (le syndicat le plus important des 10 000 auto-écoles) a ajouté que l’ubérisation du permis de conduire mènera inévitablement à un maillage territorial réduit, ce qui représente un obstacle pour les jeunes des milieux ruraux, pour qui le permis est un moyen d’accéder à l’emploi.

Selon des représentants du gouvernement, des négociations avec les établissements seront lancées avant toute prise de décision. Le but étant de connaître leurs propositions pour réduire le coût du permis.

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