Les flottes d’entreprise migreront vers l’électrique tôt ou tard

voiture electrique

Récemment, LeasePlan, entreprise néerlandaise spécialisée dans la gestion de parc automobile, avait annoncé que sa flotte globale serait 100 % électrique d’ici 2030. En dépit de leurs besoins spécifiques, notamment ceux liés à un usage intensif favorisant le diesel, les véhicules d’entreprise suivent les grandes tendances automobiles du XXIème siècle.

Il y a encore 5 ans, en France, 9 véhicules d’entreprise immatriculés sur 10 étaient dotés d’une motorisation diesel. Aujourd’hui, la part des voitures électriques augmente, bien que modestement.

Cette avancée est due aux mesures en matière de lutte contre la pollution poussant inexorablement les entreprises à verdir leur parc automobile. Les responsables de flotte sont même animés par un sentiment d’urgence.

Publiée en février dernier, une étude menée sur environ 3 200 PME montre que 66 % d’entre elles pensent que dans 20 ans, leurs flottes seront 100 % zéro émission. 50 % des petites entreprises, pour leur part, sont persuadées que ce retournement s’effectuera dans 10 ans.

Les constructeurs doivent répondre à de nouvelles exigences réglementaires

Les normes sur les émissions polluantes sont de plus en plus strictes. Les constructeurs ont du mal à s’y conformer. Ces difficultés font exploser les coûts de développement pour l’industrie automobile. Cependant, les constructeurs n’ont guère le choix. Ils doivent écouler rapidement des voitures électriques pour diminuer leur moyenne de CO2 par voiture vendue. Autrement, ils encourent de lourdes amendes pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d’euros.

Le passage au nouveau cycle d’homologation WLTP en septembre 2018 avait été un véritable échec pour plusieurs d’entre eux. À ce tableau s’étaient venues s’ajouter les interdictions locales des moteurs diesel et généralement des moteurs fonctionnant au carburant fossile.

Ces restrictions s’appliquaient surtout dans des zones particulières comme les centres-villes mais également dans des zones plus larges. Parfois, elles concernaient un pays entier. Voilà pourquoi les flottes d’entreprise sont profondément bouleversées.

D’ailleurs, plutôt que de penser parc automobile, les gestionnaires de flotte commencent à réfléchir en termes de mobilité globale. Timidement, les nouveaux usages comme le covoiturage, l’autopartage ou encore l’usage de trottinettes électriques font leur apparition dans l’univers conservateur des véhicules d’entreprise.

La situation évolue lentement mais sûrement

Début 2019, les flottes d’entreprise en France étaient encore composées à 94 % de véhicules thermiques. Il est impossible de changer des réflexes établis depuis des années en quelques mois. Par ailleurs, il n’est pas facile de modifier la cadence des lourds investissements représentés par les achats de voiture de fonction et de voiture de société.

Toutefois, certains signes montrent que la situation est en train d’évoluer. La régression du diesel dans les flottes d’entreprise ne passe notamment pas inaperçue. Dans les premiers mois 2019, ce recul s’est accéléré. En effet, la proportion des voitures professionnelles carburant au gazole est tombée à 74 %.

Cela représente une perte de 13 points depuis 2015. On remarque que l’écart entre les voitures particulières et les utilitaires tend à se creuser. En effet, les premières ne sont plus que 60 % à rouler au diesel tandis que les seconds demeurent fidèles à plus de 90 % au gazole.

La montée de la motorisation électrique est un autre signe frappant. L’an dernier, 17 130 voitures professionnelles 100 % électriques ont été immatriculées en France. Il s’agit d’une augmentation de 45 % comparativement à 2017. L’électrique dans les flottes d’entreprise a pour la première fois dépassé la barre symbolique des 2 % de parts de marché.

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