Les PME et les ETI doivent prendre des précautions avant d’opter pour une flotte électrique

voiture electrique

À une époque, les voitures électriques étaient considérées comme une lubie des citadins. Elles étaient ainsi destinées à satisfaire leurs besoins qui s’avèrent assez volatiles. Toutefois, la situation a nettement changé depuis. Cette catégorie de véhicules s’impose actuellement comme une solution incontournable pour les PME et les ETI souhaitant réduire leur empreinte carbone tout en limitant le budget dédié à leur flotte automobile. Ces structures doivent néanmoins adopter certaines mesures pour profiter des avantages du tout électrique.

Après avoir envahi les rues des grandes villes, les voitures électriques sont désormais de plus en plus courantes dans les zones périurbaines. Il s’agit ainsi d’un signe évident d’un véritable engouement pour cette motorisation écoresponsable.

Selon l’Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), le marché des véhicules électriques (VE) afficherait même une hausse de 93 % en janvier 2019, contre une progression globale de 0,60 % pour les véhicules légers en général.

L’Observatoire du véhicule d’entreprise a également fait les mêmes constats en recensant dans son secteur une augmentation de 45 % des immatriculations d’électriques en 2018. Les parcs d’entreprise sont donc sur le point de connaître un changement radical en matière de motorisation. Toutefois, certaines précautions s’imposent pour aider les professionnels à passer ce cap.

Les avantages offerts par les voitures électriques

À l’usage, l’électrique est souvent moins chère que les voitures thermiques. Une citadine de 4 litres, par exemple, ne coûtera que 2 euros d’électricité sur 100 km contre 7 euros d’essence sur la même distance. De plus, une voiture électrique est moins sujette à l’usure. Elle est ainsi plus facile à entretenir, avec des frais raisonnables. Les économies en matière d’entretien peuvent atteindre les 30 % sur le long terme.

À l’achat, les électriques neuves sont généralement plus chères que les voitures équipées de moteurs thermiques (jusqu’à 20 000 euros dans la tarification d’entrée de gamme). Cela dit, les VE deviennent nettement plus compétitifs grâce à un double effet. Négligeant assez cette technologie, les loueurs accordent à ces véhicules des valeurs assez favorables. De plus, ils tendent à dégrader la tarification du diesel en perdant confiance en leur prix de revente des modèles d’occasion.

Par ailleurs, les entreprises ont également la possibilité de bénéficier d’aides financières de l’État telles que le bonus écologique, à hauteur de 27 % du prix TTC de la voiture, dans la limite du plafond fixé à 6 000 euros. Les professionnels peuvent par ailleurs jouir de l’aide de 2 500 euros pour la mise à la casse d’une voiture à motorisation thermique (diesel ou essence).

Enfin, il existe aussi des dispositifs de financement mis en place par les départements, les régions et les collectivités. De plus, ces types d’aides sont accompagnés d’une exonération de taxes sur les véhicules d’entreprise et sur la carte grise.

Les assureurs soutiennent également le développement de cette catégorie de véhicules en affichant des tarifs moins chers, allant jusqu’à 30 % par rapport à une motorisation conventionnelle. Parmi les arguments de vente de la voiture électrique, les constructeurs et les concessionnaires mettent également en avant l’absence de bruit et de rejet de CO2 ou de particules ainsi que le confort de conduite.

Enfin, les entreprises installant des bornes de recharge dans leurs parkings ont la possibilité d’amortir leur investissement grâce au programme ADVENIR (Aide au Développement des Véhicules Électrique). Cette aide couvre jusqu’à 40 % des dépenses liées à l’acquisition et à l’installation de ces points de charge. La subvention peut par ailleurs atteindre les 1 000 euros par bornes pour les installations dédiées aux véhicules d’entreprise et aux salariés.

Des précautions à prendre

Avant de basculer vers l’électrique, les ETI et les PME doivent veiller à prendre les précautions qui s’imposent pour éviter les mauvaises surprises dans le déploiement de leur flotte automobile.

Le responsable de la flotte doit tenir compte des conditions d’utilisation de ces véhicules (en ville, en banlieue, en montagne, etc.). En effet, sur une voiture électrique, les batteries ont tendance à se décharger assez rapidement dans certains environnements comme, en hiver ou sur autoroute.

Il serait, par exemple, plus judicieux de proposer des citadines électriques uniquement aux collaborateurs relativement sédentaires et dont les distances parcourues au quotidien sont inférieures à 150 km. C’est notamment le cas des navetteurs qui réalisent essentiellement des trajets domicile-travail, comptabilisant tout au plus 15 000 km en une année.

Même si la capacité des batteries a sensiblement augmenté grâce au progrès technologique, elles ne permettent toujours pas de cumuler plusieurs trajets, incluant les déplacements professionnels et l’aller-retour domicile-travail.

D’un autre côté, les constructeurs ne fournissent pas de données précises sur la tenue de charge des batteries par rapport aux conditions d’utilisation de la voiture. En effet, en affichant 300 km d’autonomie, le conducteur ne dispose d’aucune information sur la vitesse considérée ou le type de trajet effectué (en ville, sur autoroute, etc.).

C’est ainsi qu’il s’avère indispensable d’effectuer une étude sur la loi de roulage de l’entreprise. Pour ce faire, il faut estimer le plus précisément possible les kilométrages effectués pour chaque collaborateur durant une journée, puis toute l’année.

De plus, vu l’état actuel de la technologie, les voitures électriques ne conviennent pas aux commerciaux qui peuvent parcourir plus de 35 000 km en moyenne, par an. Enfin, les PME et les ETI devraient contacter différents loueurs et négocier à chaque fois pour bénéficier d’une offre avantageuse. L’avis d’un expert dans le domaine est d’ailleurs nécessaire dans le cadre de cette démarche.

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