Le crédit-bail automobile peine à se développer auprès du grand public en Côte d’Ivoire

 échange clef de voiture

À presque deux années après son introduction en Côte d’Ivoire, le crédit-bail automobile destiné au grand public peine encore à se développer, malgré l’intérêt particulier que lui portent les potentiels acquéreurs ainsi que les opérateurs financiers. Le système serait principalement lesté par un problème de sécurisation au niveau des bases de données.

En France ou dans la majorité des pays occidentaux, la notoriété du crédit-bail automobile n’est plus à prouver auprès de la clientèle. Ce qui est loin d’être le cas dans la plupart des nations africaines comme la Côte d’Ivoire où ce marché est encore jeune avec ses moins de 24 mois de présence au compteur.

Sur le territoire ivoirien, ce type de financement éprouve en effet beaucoup de peine à prendre son envol. Et les problèmes de traçabilité des clients potentiels y seraient pour beaucoup si l’on croit un responsable de chez Nsia Banque, le premier établissement bancaire à proposer ce type de service au grand public depuis décembre 2017.

Ce qui n’empêche pourtant pas la concurrence de devenir de plus en plus rude avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs qui y voient d’énormes potentialités.

Le risque comme entrave majeur

En Côte d’Ivoire, la première offre de crédit-bail destiné aux particuliers a vu le jour en décembre 2017, grâce à l’initiative de Nsia, la banque qui se veut être la pionnière dans ce domaine sur le territoire. Mais jusqu’ici, ce type d’emprunt bancaire qu’est le leasing peine à se développer si l’on croit Koné Kédar, chef du service crédit-bail chez Nsia Banque qui s’est exprimé en ces termes :

« Seuls 30% des personnes ayant manifesté leur intérêt constituent des dossiers. Et parmi elles, environ 1/3 présentent des caractéristiques favorables à leur financement compte tenu de l’environnement réglementaire et des risques liés au financement ».

Koné Kédar

Il se trouve en effet que la majorité des individus intéressés représentent des profils à risque pour les établissements d’emprunt incitant ces derniers à miser sur la prudence. À ce responsable bancaire d’illustrer :

« Le plus souvent des personnes peuvent se faire enregistrer avec de faux documents ».

Koné Kédar

Tout cela parce que contrairement en France ou dans les pays occidentaux, la vérification des informations indiquées dans le dossier du client pose un sérieux problème. Et ce serait aussi le cas pour le véhicule faisant l’objet de l’emprunt qui est difficilement repérable via le géolocalisation vu que le GPS est encore en état embryonnaire en Côte d’ivoire.

Ainsi, tout indique que le système est principalement lesté par des difficultés liées à la traçabilité de l’emprunteur potentiel, mais également celui du bien à l’origine de la demande de prêt. Soit, une situation conduisant ce responsable à sensibiliser l’État ivoirien pour que celui-ci mette à la disposition des banques une base de donnée fiable et sécurisée sur laquelle ces dernières peuvent se fier afin d’y remédier.

Les parties prenantes y voient de l’intérêt

Le crédit-bail automobile ivoirien effectue certainement un démarrage quelque peu difficile, mais tout sembler indiquer qu’il suscite l’intérêt auprès des parties prenantes.

Du côté des clients par exemple, tout indique qu’ils s’y intéressent particulièrement compte tenu du fait qu’ils sont bien fourmillant à répondre présents à l’occasion des campagnes de sensibilisation effectuées par les banques. Au chef du service leasing chez Nsia de préciser :

« Nous avons des milliers de personnes qui se manifestent, mais au finish, bien que l’objectif de la campagne soit atteinte, le taux de transformation à la suite des manifestations d’intérêt reste faible ».

Koné Kédar

Et il faut croire que les opérateurs financiers trouvent une énorme potentialité à travers cet engouement puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à proposer ce service si à l’horizon 2017, Nsia Banque était la seule à s’y lancer, grâce à une collaboration avec le concessionnaire ATC Comafrique.

Ainsi, quatre autres enseignes sont désormais de la liste à l’instar de Banque Atlantique du groupe marocain Banque populaire, de SIB d’Attijariwafa Bank, de Bicici de BNP Paribas et de Société Générale. Et aux dernières nouvelles, d’autres organismes sont en phase de lancer de proposer des produits allant dans ce sens ainsi que des services dédiés.

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