La question de la sécurité routière pour les entreprises

securité routiere par des triangles

Au sein des entreprises, les gestionnaires de flotte se concentrent en priorité sur l’optimisation de la coordination des déplacements. Ils sont généralement motivés par des raisons économiques et des préoccupations en matière de sécurité. Les entreprises cherchent en effet à sécuriser au maximum, à limiter, voire à supprimer, les distances à parcourir.

Fin 2018, de nombreux managers français ont assisté au second Colloque national consacré à la sécurité routière au travail. Ils ont ainsi participé à des ateliers se focalisant sur cette problématique ou sur des thématiques associées. Les participants ont notamment eu l’opportunité de se pencher sur diverses questions comme les aides à la conduite pour les employés, les clubs pour les entreprises, l’amélioration des déplacements, etc.

Durant cet événement, employeurs et employés ont pu découvrir les principaux problèmes et les pratiques conseillées dans le domaine. Les gestionnaires ont également bénéficié des partages d’expérience proposés par les professionnels du secteur.

La solution radicale du télétravail

Le télétravail s’impose comme la solution la plus simple pour limiter les déplacements de ses employés, du moins pour des raisons professionnelles. Le fabricant de chocolat d’Auvergne-Rhône-Alpes Valrhona, par exemple, a permis à ses 120 employés d’effectuer du télétravail entre 1 à 2 jours par semaine. Selon son responsable sécurité environnement sûreté, Élisande Bourry :

« Cela a un vrai impact sur la sécurité routière car ce sont des gens que nous ne mettons pas sur la route ».

Élisande Bourry.

D’autre part, selon les propos d’Emmanuel Laurent de la SNCF :

« Nous incitons beaucoup au télétravail dans le secteur tertiaire, d’un à trois jours par semaine. Nous autorisons en outre le travail en zone externe, dans la gare la plus proche du domicile du salarié, en échange de quoi celui-ci se propose comme volontaire information ».

Emmanuel Laurent.

Toutefois, pour certaines structures, il est indispensable de procéder au préalable à une réorganisation en profondeur de son modèle économique.

En effet, cette solution est inadaptée aux salariés qui sont rémunérés selon le chiffre d’affaires obtenu au fil de leurs déplacements. Comme l’indique une responsable de Thiriet (recensant 1 200 salariés VRP et 160 véhicules dans les Vosges) :

« Il faut peut-être revoir les conditions d’accès de la prime à l’efficacité. Si vous gardez les mêmes objectifs, il y aura des comportements déviants ».

L’exemple SNCF et les modes de transport alternatifs

Afin d’éviter l’utilisation de la voiture de société, la SNCF a fait en sorte de synchroniser les horaires des réunions et autres rassemblements à ceux des diverses lignes de trains disponibles. Cette mesure concerne également ses 10 000 agents du siège de Saint-Denis.

« Nous participons aussi à une belle expérimentation à La Défense pour décaler les heures de prise et de fin de service des salariés afin de répartir les passagers dans les trains »

Comme l’indique le directeur délégué santé et sécurité au travail de SNCF, Emmanuel Laurent. La société a également mis en place un dispositif de dépistage d’alcool et de stupéfiant pour tous ses agents envisageant de conduire un véhicule. Ce contrôle est effectué de façon inopinée par un manager.

Le covoiturage et l’autopartage se présentent également comme des solutions intéressantes pour améliorer la sécurité des travailleurs sur les routes. De plus, ce genre d’initiative donne les moyens de faire des économies et de s’aligner sur la démarche écoresponsable de son entreprise.

Concernant l’autopartage, Bruno Renard, le coordonnateur de la responsabilité sociétale au CEA Grenoble, a notamment affirmé que cette formule leur a permis de diviser par deux le nombre de kilomètres parcourus. Cette réduction de la diminution de la distance parcourue aide à limiter l’impact écologique du déplacement et les dépenses liées.

Initiatives interentreprises

Les démarches interentreprises répondent avant tout à des soucis pratiques et sur le plan géographique. Bruno Renard estime :

« Le PDE donne des conditions de transport générales, il faut ensuite laisser faire ses ensembles de sites. Il faut se demander quels sont les moyens d’arriver sur le site et qui sont les acteurs avec la même problématique transport. Par exemple, un site peut créer un partenariat avec une métropole en s’engageant à augmenter ses remboursements de transport en commun en échange d’un arrêt ».

Bruno Renard.

Ces bonnes pratiques peuvent également offrir un gain de temps et d’argent considérable en rejoignant les clubs d’entreprise. Ainsi, depuis près de 20 ans, le club entreprise sécurité routière du Rhône compte 70 participants et 50 adhérents.

Il organise deux à trois réunions chaque année. Il a aussi mis en place une formation d’intervenants de sécurité routière en entreprise. En somme, en adhérant des clubs, les entreprises ont la possibilité d’accéder à des programmes promouvant la sécurité routière sans aucune implication commerciale.

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