L’aversion des Américains pour les véhicules autonomes n’est pas près de flancher

Cockpit de voiture autonome et IA

Une menace pour la sécurité routière, telle est le jugement des Américains, notamment ceux habitant dans l’état de l’Arizona, envers les voitures autonomes. En phase de test depuis quelques années, cette technologie n’a pas jusqu’ici réussi à gagner des points auprès du public. Ce dernier n’hésite même pas à exprimer leur aversion par des plaintes et des agressions, que le porteur du projet Waymo tente de temporiser.

Frustrations, plaintes, menaces, passages à l’acte… C’est ce que subissent actuellement les véhicules, disposant d’un système de pilotage automatique déployé par Google, testés sur la voie publique dans les États américains. Il est clair que la société les désapprouve, inquiète de l’éventuel effritement de la sécurité routière ainsi que de la prédominance de l’Intelligence artificielle nuisant inévitablement le marché de l’emploi.

Si certains habitants montrent leur désapprobation sur le web, d’autres n’hésitent pas à proférer des menaces et même à attaquer ouvertement. En Arizona, notamment, les résistances sont plus marquantes. Pour preuves, une vingtaine d’agressions y ont été enregistrées en l’espace de deux ans.

En dépit des tensions, le développement poursuit son cours. D’autant que Waymo (le nouveau nom attribué au projet) fait son possible pour rassurer la population

Plusieurs signes de désapprobations.

Voilà près de huit ans que Google a mis au point son système de pilotage automatique dédié aux voitures. Ce projet a pris actuellement le nom de Waymo et a obtenu une autorisation de test dans plusieurs parties des États-Unis, dont l’Arizona qui s’est démarqué particulièrement par les 24 agressions qu’y ont subies ce type de véhicule durant les deux dernières années.

À noter que les habitants de cet État, notamment ceux de Chandler (près de Phoenix) ont déjà émis des plaintes à l’encontre de cette innovation technologique dès l’instant où ils ont été informés des projets de test. Outre les conséquences négatives au niveau de l’emploi, à savoir les possibilités de suppression de postes, la sécurité routière a été la plus énumérée. Comme le déplore, par exemple, un internaute :

« Elles [voitures] sont extrêmement hésitantes, et pour cette raison, elles provoquent des bouchons de circulation et des retards dans des endroits où il y a un manque de sécurité ».

Leur réaction serait tout à fait logique, si l’on croit l’analyse du théoricien new-yorkais, Douglas Rushkoff, qui a observé que :

« Il y a de plus en plus un sentiment que les firmes géantes qui perfectionnent les technologies de voiture autonome n’ont pas à cœur nos meilleurs intérêts. Juste pensez à ces gens dans ces véhicules, ils sont en train d’entrainer l’intelligence artificielle à les remplacer ».

Douglas Rushkoff.

Il va sans dire que la confiance aux voitures autonomes n’est pas au rendez-vous, surtout depuis qu’un expert du domaine, Uber, a essuyé un accident mortel en 2017. Mais si certains citoyens se sont limités aux plaintes pour exprimer leur désapprobation, d’autres se sont montrés plus agressifs (attaques à coup de pierre, menace au moyen d’arme à feu, heurt de voiture jusqu’à le mettre hors de route, etc.).

Et l’on s’attend encore à davantage de résistances à mesure que le projet prend de l’ampleur étant donné que les impacts de cette innovation sur la société promettent d’être assez conséquents.

Waymo tient à rassurer la population

Waymo semble rester stoïque face aux nombreuses agressions qu’il a subies. Pour preuve, ses dirigeants n’ont pas voulu porter ces affaires en justice. Un représentant de l’enseigne, Alexis Georgeson, a même affirmé que sur les 40 000 kilomètres parcourus quotidiennement par les véhicules autonomes en Arizona, une infime distance a été le théâtre d’une quelconque attaque.

À cette porte-parole aussi de rassurer les habitants quant à la volonté de Waymo d’optimiser la sécurité routière par le biais de la technologie. D’autant plus que les principes sont les mêmes, qu’il s’agisse d’une voiture de société ou destinée à un usage personnel, un conducteur se place toujours derrière le volant pendant la phase test, prêt à reprendre le contrôle en cas de besoin. Sans oublier les caméras vidéo, le GPS et les radars dont le véhicule est fourni.

D’après Alexis Georgeson :

« La sécurité est au centre de ce que nous faisons, cela veut dire qu’assurer la sécurité de nos conducteurs, nos passagers et le public est notre priorité ».

Alexis Georgeson.

Retour au de page