Les véhicules de service n’existeront plus en Belgique d’ici 5 ans

voiture sur autoroute belge

Du fait des déductions fiscales, il revient moins cher pour une entreprise d’attribuer un véhicule à un salarié que de revoir son salaire à la hausse. En Belgique, Ecolo-Groen veut supprimer ce système. Comme alternative, le parti préconise d’investir massivement dans les transports en commun et plaide leur gratuité pour les individus les plus précarisés (demandeurs d’emploi, seniors, etc.).

Ecolo veut mettre fin à l’avantage fiscal dont bénéficient les entreprises fournissant une voiture de service à leurs employés. À l’initiative de la FEB (Fédération des entreprises de Belgique), les présidents des partis politiques belges se sont réunis en février dernier.

Au cœur du débat avec la sortie du nucléaire, le régime des voitures de service. Alors que certains partis ont argumenté sur la nécessité d’une pure et simple suppression, d’autres ont exprimé des avis plus mitigés.

Si les modalités divergent, aucun grand parti ne semble plaider en faveur du statu quo. La voiture de service risque-t-elle de disparaître en Belgique ?

Un défi de taille

D’après les calculs d’Ecolo, les voitures de service représentent un coût entre 3,5 et 4 milliards euros pour les finances publiques. L’ex-ministre des Finances belge, Johan Van Overtveldt, pour sa part, estime ce montant à 2 milliards d’euros. Il indique :

« Pourquoi continuer à faire subsidier ce système par l’État, à encourager les cartes carburant ? Cet argent, nous voulons le mettre dans autre chose. Il ne s’agit pas d’ouvrir un tiroir à gauche et d’en refermer un à droite. Notre programme est global : nous n’allons pas transférer ces sommes dans un autre objectif de manière isolée. Il faut un shift alternatif écologiste et global. On doit sortir de la voiture de société dans un horizon de 5 ans, comme l’a fait l’Allemagne ».

Johan Van Overtveldt.

En Belgique, la voiture demeure cependant un moyen de transport pratiquement incontournable pour une part importante de la population, notamment pour les personnes éloignées des villes et des gares. Face à cette situation, Gilles Vanden Burre souligne la nécessité d’inciter les employés à résider plus près de leur lieu de travail. Le député ajoute :

« Nous plaidons aussi pour que les entreprises déménagent à proximité des gares. Certaines l’ont déjà fait. Le télétravail et les espaces partagés constituent un autre aspect de la solution ».

Gilles Vanden Burre.

Quelles sont les alternatives mises en avant ?

La voiture de société est l’une des spécificités culturelles de la Belgique. Selon la Febiac (Fédération belge de l'automobile et du cycle), on en recensait 954 789 en 2018, en comptabilisant les véhicules en leasing. Il s’agit de 16,5 % du parc automobile total du pays. Christophe Dubon, porte-parole de la Febiac, précise :

« La proportion de voitures salaire dans le total du parc des voitures de société en Belgique est de 35 à 37 % ».

Christophe Dubon.

Selon Gilles Vanden Burre, que l’État finance le carburant et les embouteillages n’est pas une situation normale. Le député déclare :

« Nous défendons, avec Ecolo-Groen, la sortie du système de voiture-salaire. L’Allemagne est parvenue à le faire en à peine 5 ans ».

Gilles Vanden Burre.

En parallèle de la suppression de cet avantage fiscal, Ecolo propose d’effectuer des investissements massifs dans les transports en commun :

« Il nous faut un parc-mobilité multimodal : du vélo, de la trottinette, des voitures en location, etc. On doit réinvestir dans le train : Elio Di Rupo a définancé la SNCB à hauteur d’1 milliard d’euros, Charles Michel, de 2 milliards d’euros. Il faut réinvestir dans les petites gares en passe de disparaître ».

En somme, les entreprises pourront toujours mettre des véhicules à la disposition de leurs salariés. Toutefois, il ne reviendra plus au gouvernement de les subventionner.

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