Les véhicules d’entreprise sont appelés à se convertir

voitures garées dans un parking

L’arrivée du WLTP, nouveau protocole de calcul des consommations et des rejets des voitures, annonce un alourdissement de la fiscalité automobile. Or, cette dernière impacte directement le TCO (Total Cost of Ownership). Disposant souvent de centaines, voire de milliers de véhicules, les sociétés devront rapidement convertir leur parc à l’hybride ou à l’électrique pour contenir leur coût total de détention.

La norme WLTP implique une mesure plus réaliste des consommations et des émissions de CO2 des voitures neuves. Les conséquences fiscales de ce nouveau cycle, qui s’appliqueront dès le début de l’année prochaine, inquiètent les entreprises. En effet, ces dernières risquent de voir leur TCO exploser.

D’après le fournisseur de données automobiles Jato Dynamics, la norme WLTP entraînera une hausse des rejets de gaz carbonique de 6,6 à 18,3 g/km en fonction du gabarit du véhicule. En moyenne, cette augmentation tourne cependant autour de 9,6 g/km. Le calcul du malus écologique et de la Taxe sur les véhicules des sociétés (TVS) est pourtant basé sur ce polluant.

Le malus écologique touche un grand nombre de véhicules

Utilisé depuis 1973, le cycle NEDC est remplacé par la norme WLTP suite à l’approbation de la CEE-ONU (Commission économique pour l'Europe des Nations unies). Si le test est toujours effectué en laboratoire, la distance est passée à 23 km contre 11 auparavant. Par ailleurs, il se déroule dans les conditions suivantes :

  • température inférieure de 6 degrés environ ;
  • vitesse moyenne supérieure de 12 km/h ;
  • vitesse maximale de 131 km/h (contre 120 km/h auparavant) ;
  • accélérations plus franches ;
  • décélérations plus marquées ;
  • utilisation de l’ensemble des équipements du véhicule.

Autrement dit, l’évaluation des rejets de CO2 est directement impactée par l’ajout d’options inexistantes dans la version de base telles que la climatisation, un toit ouvrant, etc.

La société Holson souligne que les extrapolations effectuées sur les modèles couramment employés par les entreprises révèlent le dépassement des 140 g/km en termes d’émissions de dioxyde de carbone.

En 2019, cela induit un malus de 690 euros, ce qui montre un recul de 360 euros par rapport à l’an dernier. Toujours est-il que la plupart des parcs roulants sont concernés. En effet, la proportion d’automobiles vendues en France non touchée par le malus est inférieure à 8 % à l’heure actuelle.

La conversion des parcs est inéluctable

Face aux diverses réformes, les entreprises montrent de plus en plus d’intérêt pour les voitures hybrides et électriques. Cette tendance est confirmée par le mix énergétique des automobiles en LLD en 2018 sur lequel le syndicat des loueurs Sesamlld a fait le point.

La part des motorisations diesel a baissé de 8,6 % même si elles détiennent toujours la première place (72,9 %) tandis que celle des hybrides a augmenté de 56,9 %. Le volume des électriques a par ailleurs progressé de 25,5 %.

Encore minime, l’augmentation du nombre de véhicules plus propres est vouée à s’intensifier du fait des politiques environnementales locales et gouvernementales. D’ici 2020, près de 15 villes françaises mettront en place des restrictions de circulation dans certains de leurs quartiers.

L’électrification du parc roulant, et à plus forte raison celle des flottes régulièrement renouvelées, s’effectuera à marche forcée. D’autant plus que l’Union européenne a annoncé de lourdes sanctions financières contre ceux qui rechignent à développer des modèles plus respectueux de l’environnement.

D’ici 2021, les constructeurs devront abaisser le niveau moyen de CO2 de leur gamme à 95 g/km. Autrement, ils devront payer une amende de 95 euros par gramme de polluant en excès pour chaque automobile immatriculée dans l’année.

La gestion de flottes doit être revue

Anticipant l’impact de la norme WLTP, les entreprises dotées de grosses flottes sont de plus en plus nombreuses à recourir aux nouvelles alternatives de mobilité comme l’autopartage, le covoiturage et le crédit mobilité.

Ce dernier dispositif consiste à remplacer la voiture de fonction par une enveloppe budgétaire que le bénéficiaire peut utiliser pour financer ses déplacements privés. Pouvant être intégré sans contrainte à la Car Policy d’une entreprise, le crédit mobilité permet d’accéder à l’ensemble des moyens de déplacement existant en milieu urbain (VTC, LCD, vélo, etc.).

La gestion de flottes devra également prendre en compte la généralisation des assistants à la conduite dans les voitures. Ils nécessitent la mise en place de pare-brise doté d’une caméra. Or, un tel remplacement induit un coût largement plus important par rapport à celui d’un vitrage classique. Spécialisé dans la réparation et le remplacement de pare-brise, Carglass déclare avoir effectué 30 000 interventions en 2018, soit le double de 2017.

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