Le marché tunisien du crédit-bail traverse une mauvaise passe

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En Tunisie, le marché du crédit-bail éprouve quelques peines à respirer. Une enquête initiée par l’agence de notation Fitch Ratings en donne en effet la preuve en faisant valoir qu’après une période de ralentissement en 2018, le secteur a carrément enclenché la marche arrière au premier trimestre 2019. Il serait lesté par différents facteurs.

Pour le marché tunisien du crédit-bail, la performance de 2017 n’est plus qu’un vague souvenir. Depuis l’année dernière, le secteur traverse une mauvaise passe pour le ramener à afficher des résultats quelque peu décourageants.

D’après la Banque Centrale du pays, son encours a même reculé de 6% entre janvier et février 2019 et tout semble indiquer qu’il aura encore quelques mois à subir des resserrements de ce genre si l’on croit les analyses de Fitch Ratings.

Pour arriver à cette conclusion, ce baromètre a en effet tenu en compte différents facteurs lestant le système en pointant principalement du doigt des problèmes liés au financement des entreprises spécialisées dans ce domaine.

Un secteur lesté par différents facteurs

En Tunisie, le leasing est un produit jeune et en quête de notoriété sur le marché des crédits. Avec 6% à son actif sur l’ensemble du système pour un montant total de 4,4 milliards de dinars tunisiens enregistré à fin février 2019, sa part demeure relativement faible. Et tout indique qu’il éprouve quelques peines à percer le secteur même après un pic de performance en 2017.

L’enquête de Fitch Ratings en donne la preuve en démontrant que durant les deux premiers mois de cette année, l’encours du crédit-bail a reculé de 6% et qu’il continuerait sur cette voie pour les mois à venir. Pour arriver à cette conclusion, ce baromètre a pointé du doigt différents facteurs lestant. Entre autres :

  • La faible croissance économique du pays engendrant un environnement d’exploitation difficile ;
  • Les retards de paiement sur les projets de développement des infrastructures du secteur public ;
  • L’explosion des actifs compromis par rapport au stock de crédits-baux qui sont passés de 9% à l’horizon 2018 à 14% durant les deux premiers mois de 2019.

Soit, autant de raisons incitant l’auteur de cette étude à affirmer que :

« Nous nous attendons à ce que le resserrement du financement se poursuive, car il est peu probable que les conditions sur les marchés des obligations et des prêts bancaires s’assouplissent en raison de la croissance économique timide de la Tunisie et de l’environnement politique difficile, avec une élection présidentielle en novembre ».

L’agence tient toutefois à préciser que la situation aurait tendance à s’améliorer progressivement, grâce à des mesures de redressements qui devraient faire leurs effets.

Les sociétés de crédit-bail font face à des difficultés de financement

Le marché tunisien du crédit-bail traverse certainement une mauvaise passe et c’est aussi le cas pour les sociétés spécialisées dans ce domaine qui se doivent de faire face à des difficultés de financement.

Pour se financer, ces entreprises ont en effet le choix entre deux options :

  • Les prêts bancaires à hauteur de 55% ;
  • Le marché obligataire local à hauteur de 45%.

Seulement, ces ressources traversent également une zone de turbulence, faute de liquidité. Du côté des prêts bancaires par exemple, les bailleurs ne disposent pas d’assez de capital pour financer en raison de la baisse des demandes de crédits et des faibles entrées des dépôts.

En ce qui concerne le marché obligataire, les investisseurs ont tout simplement mis un frein aux placements à taux variable et à taux fixe suite à la hausse des taux d’intérêt. Et ce, depuis 2018 pour ramener l’ensemble des émissions obligataires à afficher un repli considérable de 20%.

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