La trottinette électrique serait moins verte qu’elle en a l’air

Jeune femme sur le scooter électrique

Les trottinettes électriques figurent parmi les nombreux moyens de déplacement imaginés pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais différentes raisons portent à croire qu’elles seraient moins vertes qu’elles en ont l’air. C’est du moins, ce qu’on fait valoir certains chercheurs de l’Université du Caroline du Nord à travers une étude portant sur le sujet.

La trottinette électrique serait moins verte qu’elle en a l’air. Des universitaires américains ont en effet démontré qu’en matière d’émission de gaz à effet de serre, cet appareil aurait de quoi susciter la curiosité.

Le fait est que par rapport à sa taille, il produit une quantité conséquente de CO2 avec un rapport élevé à 202 g au 1,609 34 km (mille). Soit, plus de la moitié du taux de carbone émis par une voiture avec environ 400 g au mille à son compte.

Toutefois, les analystes à l’origine de cette étude tiennent à préciser que ce niveau de pollution tire principalement sa source dans différents facteurs liés à la fabrication et à l’usage de ce type de véhicule. Des externalités négatives qui nécessitent la mise en place de certaines mesures afin de limiter les dégâts.

Les matériaux de fabrication pointés du doigt

Une trottinette produit en moyenne 202 g de CO2 au mille si l’on croit les chercheurs de l’Université du Caroline du Nord qui font valoir qu’avec un tel niveau d’émission, ce type de véhicule passe en tête de liste en matière de pollution parmi les moyens de déplacement destinés à remplacer les voitures.

Cette étude a même démontré que compte tenu du fait que ce taux est lié à un seul utilisateur, son usage serait plus polluant que le choix de se déplacer en bus notamment pour les lignes les plus fréquentées.

Pour désigner les facteurs à l’origine de ce point quelque peu négatif, ces universitaires ont pointé du doigt les matériaux de fabrication qui représentent 50% des gaz à effet de serre émis en précisant que ce rapport est principalement lié à l’utilisation de batteries au lithium.

Ainsi, pour rectifier le tir, ces analystes préconisent de limiter au mieux le cycle de fabrication des trottinettes. Sachant que leur durée de vie moyenne est de 28,8 jours, ces derniers estiment en effet qu’avec une maturité de deux ans, ces modèles n’émettraient plus que 141 g de CO2 au mille et par passager.

Le déplacement des juicers y tient un rôle non négligeable

Destinées à servir d’alternatives à d’autres moyens de déplacement jugés polluants, les trottinettes électriques sont pour la plupart du temps mis à la disposition des utilisateurs à travers une location longue durée. D’où l’existence des juicers, ces travailleurs informels travaillant pour le compte des entreprises loueuses dont la mission est de recharger et de récupérer les modèles loués.

Et puisque dans l’exercice de leur fonction, ces derniers se doivent de se déplacer fréquemment, de jour comme de nuit, à bord d’un véhicule à essence ou au gazole, 43% des 202 g de gaz à effet de serre sont émis par ce moyen de transport. Tout cela pour dire qu’au final le CO2 émanant d’une trottinette dans son utilisation proprement dite n’est que de 4,7%.

C’est pourquoi certaines sociétés spécialisées dans la location de trottinettes ont pris certaines dispositions à l’instar de Lime qui a opté pour la rationalisation des opérations de recharges afin de limiter les déplacements des juicers. Ou bien pour le cas de Bird ou de Dott qui ont respectivement choisi d’équiper leur engin de batteries à longue durée de vie et d’adopter un mécanisme de récupération plus écologique.

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