Le système « Cash for car », une mesure inefficace sur le plan environnemental

Circulation de voitures

En Belgique, le projet de loi « Cash for car » vient d’être approuvé après plus d’une année de tergiversations. La loi, qui a pour objet la substitution d’un véhicule de société par une allocation de mobilité, entrera incessamment en application, avec un effet rétroactif au 1er janvier 2018. Mais pour les observateurs, cette mesure est une déception, avec un impact environnemental et économique.

Les faiblesses du « cash for car »

Important Le « cash for car » doit permettre aux salariés éligibles à une voiture de société d’y renoncer au profit d’un budget de mobilité.

Cet argent lui offre la possibilité d’opter pour un moyen de locomotion moins polluant comme l’utilisation des transports publics, du vélo, ou d’un plus petit véhicule.

Sauf que les conclusions d’une évaluation du Bureau du Plan montrent que le système est loin d’être équitable. D’une part, pour les gros rouleurs, le forfait proposé en substitution de leur véhicule actuel est pénalisant.

D’autre part, selon Le Conseil d’État, la mesure lèserait bon nombre de travailleurs. Enfin, une majorité d’entreprises attend que le gouvernement fédéral libère son budget de mobilité pour procéder à la révision de son propre plan.

L’urgence du changement des comportements

Pourtant, dans une étude récemment publiée par le bureau d’études Traject, pour parvenir à une diminution de 15 % des déplacements en voiture, le budget de mobilité serait efficace, à condition d’inclure un large choix de solutions de transport alternatives et de faire partie intégrante d’un plan global pour l’entreprise.

Le changement des comportements s’avère d’autant urgent que la pression liée aux enjeux du réchauffement climatique augmente et que le parc de voitures de société s’élargit.

En effet, le dernier rapport de la Fédération belge de l’automobile (Febiac) montre une progression de 3,2 % du nombre de nouveaux véhicules enregistrés entre 2016 et 2017 (292 734 voitures). Et cela, alors que l’OCDE annonce pour la Belgique, une dépense publique due aux embouteillages comprise entre et 2 % du PIB.

Une occasion ratée pour le gouvernement

Le gouvernement fédéral ne semble malheureusement pas avoir compris la portée de sa décision d’opter pour une solution temporaire et qui présente plusieurs points faibles.

Il manque ainsi une occasion unique de lancer des initiatives durables avec un impact significatif sur le plan environnemental, d’autant que le transport a un rôle essentiel à jouer pour atteindre les objectifs définis par l’Accord de Paris.

Enfin, certaines entités fédérées, qui ont déjà avancé en matière de budget de mobilité, comme la Région de Bruxelles-Capitale, se retrouvent freinées.

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