Les voitures de fonction sont moins flashées que d’habitude

Une femme au volant

Les salariés ont toujours eu l’habitude de s’en sortir avec une petite amende lorsqu’ils se font flasher au volant d’une voiture appartenant à l’entreprise où ils travaillent, pour excès de vitesse par exemple. Cela parce que leurs employeurs préfèrent préserver leur anonymat. Ce temps-là est révolu, suite à l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi depuis le 1er janvier 2017, renforçant la sécurité routière.

Une infraction au volant d’un véhicule de société n’était auparavant passible que d’une amende. Le conducteur ne risquait de perdre aucun point. En effet, les entreprises refusaient de révéler aux autorités compétentes l’identité de ses employés pour préserver les douze points inscrits sur leur permis.

Ce stratagème n’est plus d’actualités, à en croire les chiffres collectés par le ministère de l’Intérieur. Depuis le début de l’année dernière, la loi a exigé que le nom du conducteur d’une voiture qui s’est fait flasher soit dévoilé. Dans le cas d’omission, la société devra alors payer une amende s’estimant à plusieurs milliers d’euros.

Une loi qui a bien porté ses fruits

Depuis l’instauration de la loi, obligeant les entreprises à nommer les employés ayant enfreint la loi en conduisant, le nombre des voitures de société flashés ont considérablement diminué.

D’autant que les établissements sont sommés de régler 3 750 d’euros de contravention en cas d’obstruction à la loi. Selon la Sécurité routière, le résultat de cette somme imposée par les autorités s’est traduit par :

Une baisse notable des infractions routières commises au volant de véhicules professionnels.

Sécurité routière.

Durant l’année 2017, les gérants de PME ou de sociétés de plus grande envergure recevaient en moyenne 3,2 millions de procès-verbaux après qu’une voiture ou un camion leur appartenant se soit fait flasher. Ce chiffre a pourtant régressé de 9,4% par rapport aux contraventions distribuées en 2016.

Ceci s’explique par la prise au sérieux de la loi vu qu’en décembre dernier, 83% d’entre eux ont remis à l’agence nationale de traitement des amendes le nom des salariés qui ont mal conduit. Ce taux a beaucoup augmenté par rapport à l’année dernière qui n’était que de 26%.

D’après le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe :

On n’imaginait pas obtenir de tels résultats en un an. Les dirigeants des entreprises refusent maintenant de protéger les salariés et les laissent maintenant obtenir la sanction de leurs actes.

Emmanuel Barbe.

Les diverses entreprises émettent leurs avis sur cette loi

Axa France, une société qui gère près de 1983 voitures de fonction a bien capté le message, ce qui amène à la bonne conduite des employés. Selon Catherine Aragon, la directrice générale de celle-ci :

Les PV que nous avons reçus il y a un an et demi atteignaient les 300 et plus, mais aujourd’hui, nous en recevons deux fois moins.

Catherine Aragon.

Elle ajouta également:

Nos salariés ont déjà été mis au courant des risques de se faire flasher avant même que cette loi ne soit en application.

Laurent Galle, dirigeant d’une entreprise de transport, qui s’occupe de la gestion de cent véhicules, a également émis un avis favorable sur le sujet. Il affirme que :

La logique se trouve bel et bien dans le fait que les salariés ne sont pas victimes d’une impunité en matière de perte de point, toutefois, pour notre part, après avoir reçu une soixantaine de PV par an, nous n’en sommes plus qu’à la moitié actuellement.

Laurent Galle.

La position des salariés s’avère bien plus complexe, car quelques-uns d’entre eux doivent réaliser un stage qui leur permettrait de récupérer des points. Cela en vue de pouvoir profiter de leur avantage auprès de leur société. Un employé a expliqué que :

À force de petits excès de vitesse, j’étais descendu à cinq points. L’entreprise nous demande de faire attention, mais quand on a la pression d’enchaîner les rendez-vous dans la journée et que l’on est en retard, on prend parfois des risques inconsidérés et on appuie sur le champignon. Des mauvais réflexes qui se traduisent chaque année par 463 morts au volant d’un véhicule d’entreprise. C’est la première cause de mortalité au travail.
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