Les constructeurs automobiles face au défi soulevé par le budget de mobilité belge

Industrie auto

En Belgique, le gouvernement a trouvé un accord sur le budget de mobilité. Cette mesure vise à réduire le nombre de voitures de société dans le pays. Son application menace les intérêts des constructeurs automobiles puisque les véhicules de société représentent une part importante de leur volume de ventes. Gros plans !

Le gouvernement belge est parvenu à un consensus en ce qui concerne le budget de mobilité, la deuxième mesure prévoyant des modalités de rechange à la voiture de société. L’accord va légèrement plus loin que l’allocation mobilité ou « cash for car » étant donné que plusieurs solutions s’offriront aux travailleurs.

En effet, ces derniers pourront choisir parmi plusieurs types de mobilité dont la voiture, le train et le vélo (électrique). L’objectif reste toutefois le même c’est-à-dire tailler dans le nombre de voitures de société en circulation afin de réduire les embouteillages tout en préservant un avantage salarial important.

Une mesure défavorable aux constructeurs automobiles

Selon un rapport du SPF Mobilité, le succès de cette mesure restera toutefois limité. En effet, il estime que seulement 3 à 9% des ménages, soit 15 000 à 50 000 foyers, pourraient décider de renoncer à leur voiture.

Quoi qu’il en soit, l’application du système jouera en défaveur des constructeurs automobiles étant donné qu’en Belgique, une nouvelle voiture sur deux est un véhicule de société. La Febiac indique qu’en 2016, les voitures de société et les véhicules de travailleurs indépendants se dénombraient respectivement à 873 288 et 280 000 unités.

Ces véhicules représentaient ainsi moins d’un sixième du parc automobile belge qui comptait plus de 5 712 000 voitures. Cela étant, la Belgique figure parmi les pays européens disposant le plus de voitures de société dans son parc automobile.

Les arguments de défense des constructeurs automobiles

En somme, la réduction du nombre des voitures de société est défavorable aux constructeurs automobiles parce qu’elle constitue un frein à la performance des ventes mais également au business du leasing.

Pour se défendre, les constructeurs n’hésitent pas à rappeler les avantages du système de voitures de société. Ils soulignent que celui-ci rajeunit le parc automobile car il permet un renouvellement des véhicules les plus anciens. En outre, il est possible de remplacer les modèles les plus polluants grâce au système.

Jean-Marc Ponteville estime par ailleurs que la réduction des voitures de société pourrait avoir des impacts négatifs. Le responsable des Relations Publiques chez D’Ieteren explique :

Les déplacements pour le travail et le nombre de kilomètres parcourus vont rester. Le véhicule de société sera remplacé par une autre voiture. Plus petite peut-être mais qui restera plus longtemps, avec des technologies plus anciennes et finalement plus polluantes. Les voitures de société donnent la possibilité de faire progresser le marché en matière de protection de l'environnement et de sécurité.
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