La voiture du futur, une révolution pour la société

Intérieur d'un véhicule futuriste

Il y a dix ans, l’équipe de chercheurs du MIT (Massassuchets Institute of Technology) revendiquait une « mobilité urbaine personnelle beaucoup plus durable que la voiture individuelle ». Ils ont mis au point un concept de City Car : un petit véhicule électrique et autonome, accessible en location, et qui se parquent comme des chariots de supermarché.

Un séisme pour le monde automobile

Aujourd’hui, nous n’y sommes certes pas encore là, mais certains projets laissent déjà présager la fin de la voiture individuelle. D’ici une dizaine d’années ou trois décennies tout au plus, la voiture-robot va bouleverser notre société. Pour Joël Barbier, chercheur associé à l'École de management de Lausanne et directeur du département Digitalisation de Cisco,

son avènement va avoir des effets directs ou indirects sur quasiment tous les secteurs économiques, privés comme publics ».

Joël Barbier

Gabriel Plassat, prospectiviste à l'Ademe, prédit pour sa part un gigantesque « effet domino ». Selon lui,

Tout cela devrait commencer aux Etats-Unis, où les Etats se font concurrence pour attirer les nouveaux emplois ; au Japon, le pays des robots et des seniors ; ou en Chine, où les autorités peuvent prendre des décisions radicales du jour au lendemain.

Gabriel Plassat

Le monde automobile sera évidemment le principal touché par le bouleversement initié par la voiture autonome. D’ailleurs, les constructeurs sont déjà conscients du processus en cours.

Important Face à l’incursion du numérique, ils révisent leur politique d’investissement et l’orientent davantage vers les services et le logiciel. PwC estime notamment que si le « software » représente aujourd’hui le quart du coût d’un véhicule, cela passera à 50% en 2030.

Les constructeurs ne seront évidemment pas les seuls concernés. Les garagistes, les concessionnaires et les loueurs, etc. tout l’écosystème auto en sera bouleversé.

Autres impacts potentiels

L’avènement de la voiture autonome impactera également toutes les activités qui touchent de près ou de loin au secteur automobile. C’est le cas entre autres de la logistique et du transport, avec l’apparition de vans automatiques ou encore de camions autonomes. Les consultants de McKinsey chiffrent les économies potentielles en centaines de milliards de dollars par an, rien qu’aux États-Unis, sur les salaires des livreurs et des camionneurs. Imaginez les économies que les entreprises pourraient réaliser sur les flottes de voitures de fonction. Les auto-écoles et le métier de voiturier risquent également de disparaître, vu que plus personne n’aura besoin de conduire et que la recherche de place pour se garer ne sera plus problématique.

Cette innovation bousculera également les entreprises de travaux publics qui devront adapter les chaussées. Quant aux assureurs, leurs revenus risquent d’en pâtir… face à une réduction des incidents. Une récente étude de Fitch estime que

Cela va complètement refaçonner l'assurance auto, au point de faire disparaître des acteurs du secteur et d’impacter de façon très significative le marché.

Fitch

Et la liste ne s’arrête pas là, ce changement affectera également tout ce qui touche à l'urbanisme, au foncier et à l'immobilier, l’hôtellerie et le commerce, sans oublier la fiscalité jusqu’à l'affectation des policiers de la route.

Pour l’heure, tout cela n’est encore que fiction, mais ce sont toutes des conséquences potentielles de l’avènement de la voiture-robot. Toujours en cours de gestation, il devrait s’en suivre une phase d’hyperaccélération.

Si on réagit à ce moment-là, c'est trop tard

Joël Barbier

, indique Joël Barbier.

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