Les voitures de société en Belgique, un sujet de polémique

 Femme au volant

En Belgique, le sujet des « voitures de société » alimente la polémique. En effet, le pays use et abuse de ces véhicules mis à la disposition des dirigeants et des salariés, poussé par un régime fiscal particulièrement avantageux pour l’entreprise comme pour l’employé. Dans un pays où les charges salariales sont très lourdes, les entreprises y trouvent une manière de tirer à la hausse la rémunération à un coût moindre. Une étude de Hay Group, qui date de 2015 estimait notamment qu’en Belgique, un cadre junior sur deux avait droit à une voiture de société, alors que dans les pays voisins, la meilleure note était de un sur six.

Un véhicule en circulation sur neuf

Si aucune statistique n’a permis jusqu’ici de connaître le nombre exact des voitures de société en circulation dans le pays, l’étude réalisée dernièrement pour le centre Brussel Studies a révélé qu’il en existe environ 625 000, dont 200 000 détenues par des dirigeants et 425 000 aux mains de salariés. Ces véhicules représentent ainsi une voiture en circulation sur neuf.

Important L’étude met également la lumière leur progression spectaculaire : en moins de dix ans, le nombre de salariés bénéficiant d’une voiture de société a bondi de 56%.

On retrouve majoritairement ces belles cylindrées dans les grandes villes comme Bruxelles où elles profitent quotidiennement des bouchons.

Un dispositif coûteux

L’étude estime que le dispositif fiscal sur les voitures de sociétés coûte en moyenne 3 500 euros par véhicule. Pour le budget de l’Etat, le manque à gagner se chiffre à plus de deux milliards d’euros par an. Une somme particulièrement conséquente dans un pays où les transports en commun sont peu développés. En guise de comparaison,

Il manque actuellement un milliard pour terminer le RER dont le budget se situe entre trois et quatre milliards d'euros.

Pour l’auteur de l’étude, le dispositif pose un « problème d'équité fiscale ». Celui-ci profite surtout aux plus aisés : une voiture de fonction sur deux serait aux mains des 10% de salariés les mieux rémunérés.

C'est inéquitable, coûteux et difficilement défendable mais c'est ancré dans le système belge

Le Conseil supérieur des Finances (l’équivalent de la Cour des comptes en France) recommandait la suppression de ce régime fiscal dès 2009. Le pays est également régulièrement pointé par la Commission européenne sur les effets néfastes de cette politique, notamment sur la congestion des grandes villes et sur les questions environnementales. En vain.

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