Des changements en profondeur sont en train de s’opérer sur le marché automobile français. D’une part, 6 véhicules neufs sur 10 sont achetés à crédit. D’autre part, la propriété intéresse de moins en moins les conducteurs, qui lui préfèrent l’utilité. L’impact est notable pour l’industrie en France, mais également en Europe.
Si les volumes sur le marché européen de l’automobile sont revenus à leur niveau d’avant la crise, de nombreux changements sont apparus, notamment sur les types de voitures.
En effet, l’urbanisation croissante modifie les usages, les contraintes liées au pétrole encouragent le recours aux modèles hybrides et électriques, tandis que l’essor des nouvelles technologies développe l’intérêt pour les voitures connectées.
Mais au-delà de cette évolution technique, une véritable révolution culturelle est survenue. Le modèle de propriété traditionnel est délaissé au profit d’un modèle d’usage. La dimension affective et sociale disparaît, pour une consommation plus rationnelle basée sur le besoin du moment.
C’est ainsi que des solutions telles que le covoiturage, l’auto-partage, la LLD ou le prêt gagnent en popularité, particulièrement en zone urbaine.
L’année dernière, sur un total de 2 millions de véhicules neufs vendus, 1,5 million l’a été à des particuliers, séduits par les progrès technologiques et écologiques. Mais 60 % d’entre eux sont financés à crédit, à l’inverse des modèles d’occasion, majoritairement payés comptant.
Toutefois, la plus forte progression provient de l’occasion, 75 % des Français possédant actuellement une voiture d’occasion.
Le volume de voitures de plus de 10 ans a augmenté de manière continue, de 33 % environ entre 2000 et 2009, suivi d’une accélération à 42 % en 2015. Par conséquent, le kilométrage moyen par véhicule est passé de 69 000 km à 105 000 km sur la période 1990-2015. Et la durée de détention des véhicules s’allonge à 5,5 années.
Il se compose pour 67 % de véhicules diesel, alors que ce type de motorisation ne représente plus que 37 % du marché VP. Il est particulièrement prisé en milieu rural et périurbain, où les 93 % de foyers motorisés sont intéressés par le coût d’usage.
Important Bien que le prêt automobile classique représente encore 40 % des acquisitions en 2015, la location a permis de financer 35 % des voitures neuves, dont 94 % par la LOA.
En 2016, cette formule a même enregistré une croissance de 38 % contre 5,1 % pour l’ensemble du marché, dépassant ainsi le crédit.
Son succès attise les convoitises, entraînant une concurrence ardue entre établissements financiers et constructeurs. Pour le client, la formule a l’avantage de la praticité, l’offre incluant l’achat et l’entretien, voire l’assurance et le carburant.
Non seulement il est déchargé de toute contrainte logistique tout en roulant dans une voiture neuve, mais il n’a pas à mobiliser son épargne ni à se préoccuper de la revente du véhicule à l’échéance du contrat.
Pour les concessionnaires et les marques, la LOA implique un renouvellement plus fréquent du véhicule et une plus grande fidélité à la marque.
Important Les ventes d’automobiles sur les plateformes internet sont en forte croissance, en particulier les modèles d’occasion.
Mais les concessionnaires sont protégés par la législation européenne vis-à-vis de leurs distributeurs, mais ils offrent durant toute la période de garantie un service reconnu par le constructeur.
En 2015, les réseaux de concessionnaires ont vendu pour 77 milliards d’euros de véhicules et se concentrent dans une poignée de grands groupes capables de proposer un service plus complet et plus abouti qui leur permet de résister à la concurrence du web.
En termes de financement, la LLD pourrait supplanter la LOA, écartant le désir de posséder un véhicule, d’autant que la location pourra également se faire sur le web. D’ailleurs, la multiplication des fonctionnalités connectées permettra un service à distance qui rendra la location encore plus facile.
