Du cash contre votre voiture… de fonction

 Echange de monnaie contre clé de voiture

En Belgique, à partir de l’année à venir, les employés auront la possibilité de troquer leur voiture de société contre du cash. Objectif de ce dispositif gouvernemental : favoriser une meilleure mobilité. Le secteur automobile et les employeurs ne sont pourtant pas convaincus de la pertinence de ce système.

Favoriser les solutions de mobilité alternatives

Le dispositif vise à inciter les travailleurs disposant d’une voiture de société à utiliser des modes de déplacement alternatifs. Si l’idée séduit, la solution adoptée est loin d’être convaincante. Le patronat et le secteur automobile estiment qu’elle passe à côté de son objectif.

Les employeurs, les constructeurs et les sociétés de leasing, tous étaient prêts à soutenir le projet de budget mobilité du gouvernement. Ce dernier s’était alors engagé à utiliser la somme initialement prévue pour la voiture de société pour proposer une solution alternative, toujours en lien avec la mobilité, comme proposer un plus petit véhicule avec un vélo électrique et/ou un abonnement pour les transports en commun par exemple, et ce, afin de favoriser la réflexion à une mobilité alternative.

Le dernier projet ne considère cependant plus cette garantie mobilité, et offre tout simplement du cash. Ce que déplore le secteur qui estime que cette mesure n’arrange que les petits rouleurs pour qui la voiture de société ne constitue pas un gros avantage.

Encore, elle risque d’inciter les employés à privilégier une voiture d’occasion, pour ensuite utiliser le reste pour financer des vacances.

Différents effets pervers possibles

Pour Dirk Van Gool de la Fédération belge des loueurs de véhicules,

Il y a pas mal d'effets pervers possibles. Certaines personnes vont échanger la voiture verte qu'ils ont actuellement pour une voiture d'occasion et toujours faire les mêmes déplacements et être dans les embouteillages.

Dirk Van Gool.

La mesure risque même d’aboutir à davantage de pollution, sans compter le manque à gagner sur la TVA.

Le secteur est déçu. Ce n'est pas du tout un système qui va motiver les gens à faire d'autres choix

Du côté du gouvernement, la ministre du Budget, Sophie Wilmès, se défend en s’appuyant sur le droit à la liberté des employés.

Vous savez, si vous avez vraiment besoin d’une voiture, et il y en a beaucoup et on ne prétend pas à obliger ces gens-là à renoncer à leur voiture, loin de là. C’est le contraire d’ailleurs. Nous sommes dans une position de liberté. Si vous avez besoin vraiment d’une voiture, je ne pense pas que l’option sera d’acheter une voiture moins performante pour vous rendre au travail

Sophie Wilmès.

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