ALD Automotive, filiale de la Société Générale, a fait son introduction à la Bourse de Paris cette année. Ses chiffres pour 2016 impressionnent : un parc de 1,4 million de véhicules, une marge brute supérieure à 1,2 milliard d’euros et 512 millions pour le résultat net. Pour les années à venir, l’entreprise veut s’imposer comme l’un des leaders mondiaux de la mobilité et de l’usage automobile.
ALD a réalisé la plus importante introduction à la Bourse de Paris de 2017 en plaçant 1,15 milliard d’euros d’actions, majoritairement auprès d’investisseurs institutionnels. Les débuts ont néanmoins été difficiles puisque trois semaines ont été nécessaires pour que le cours de l’action revienne à 14,30 euros, son niveau initial. Désormais, elle s’est appréciée de 10 % environ pour une capitalisation de 6,4 milliards.
L’une des raisons de ce lent démarrage est l’incompréhension des analystes de son modèle économique, d’autant que le marché européen manque de références.
En effet, ses revenus se composent à parts égales (40 %) des marges générées par les financements des véhicules et les services additionnels (l’entretien, l’assurance obligatoire…), auxquels s’ajoutent 20 % produits par la revente des véhicules restitués au terme du contrat de location.
Si la classification peut être floue, les ambitions d’ALD Automotive sont claires. Au total, il anticipe une croissance moyenne de 8 à 10 % par an de la taille de sa flotte entre 2017 et 2020 et en parallèle, une hausse de 7 % de son résultat net. Figurant déjà dans le top 3 dans 26 pays, il entend réitérer cette performance sur les 16 autres où il est présent.
Pour atteindre ces objectifs, le groupe a élaboré une stratégie reposant sur trois piliers : renforcement des partenariats avec les constructeurs automobiles et les banques généralistes, conquête de nouvelles zones géographiques, et extension des activités à la clientèle particulière.
En effet, il ne compte pas se limiter au système B to B to C. Misant sur l’essor de l’usage au détriment de la propriété, il projette de lancer une offre directe sans l’intermédiation des entreprises clientes, avec un million de clients particuliers visés d’ici 2025.
Deux obstacles potentiels se présentent.
Important Le premier concerne les politiques relatives à la motorisation diesel, qui pourraient compliquer la revente de ces modèles et pousser ALD à réduire son parc. Le second est l’effet sur le régime des contrats de location de la norme IFRS 16, prévue d’entrer en vigueur en 2019.
En imposant l’intégration des charges y afférentes dans le bilan des entreprises recourant à la LLD, celles-ci pourraient renoncer à cette solution.
Cependant, au vu de la solidité actuelle du groupe, ces projections semblent réalisables. ALD Automotive est le 3e plus grand acteur de la LLD et de la gestion de flotte automobile avec son portefeuille de 1,4 million de véhicules gérés.
Important Devancé par le Canadien Element Fleet Management (1,8 million de véhicules) et le néerlandais Leaseplan (1,6 million de véhicules) sur la scène internationale, il se place devant Arval, filiale de BNP Paribas, sur le marché hexagonal.
Or, depuis début 2017, l’action de l’actuel leader mondial canadien a chuté de 27 % du fait de la forte diminution des ventes sur le marché automobile nord-américain. Encore une opportunité pour ALD Automotive.