
La concurrence est toujours aussi rude entre conducteur de taxis et de VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur). En effet, alors que le métier est le même, c’est-à-dire assurer le transport de passagers, les deux activités s’exercent sous des statuts différents. Voici quelques éléments pour comprendre la distinction entre les deux.
Le succès d’UberPop a rendu populaire le métier de chauffeur privé, mais sans véritable réglementation au début. Depuis, deux lois (la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 et la loi Granguillaume du 30 décembre 2016) et divers textes complémentaires ont été publiés, apportant des éclaircissements quant au cadre régissant les deux professions.
Entretemps, les services de mise en relation des chauffeurs et des clients via une application sur smartphone se sont multipliés. Un nombre croissant de particuliers aussi se sont mis au transport, au titre d’activité principale ou en complément d’un emploi à temps plein afin de percevoir des revenus additionnels.
Mais pour cela, ils ont dû consentir un investissement non négligeable. D’une part, il faut acheter une voiture en fonction de la classe visée (« éco », « affaires », et « van ») sur les plateformes de mise en relation.
D’autre part, devenir chauffeur privé requiert une formation professionnelle de 3 mois au prix de 700 euros.
Enfin, aussi bien pour les auto-entrepreneurs que les gérants d’entreprise, certains frais sont obligatoires : inscription au registre des VTC, souscription d’une assurance « société » avec vignette et d’une assurance RC professionnelle. En fonction du modèle de voiture de fonction choisi, le montant atteint quelques centaines d’euros.
La principale différence porte sur le mode de facturation, puisqu’avec un chauffeur privé, le prix de la course est fixe et connu à l’avance, alors que dans un taxi, le tarif est calculé par un compteur. Ainsi, même en cas d’aléas sur le trajet, par exemple des bouchons, le coût du déplacement n’est pas majoré par les VTC.
Les chauffeurs privés déplorent d’ailleurs, malgré la reconnaissance désormais accordée à leur métier, l’inégalité des avantages avec les taxis.
Outre la question de la tarification, 20 % de leur chiffre d’affaires est prélevé au titre de commission par les plateformes de mise en relation. De plus, la cotisation pour le RSI grève leurs revenus de 23 % supplémentaires. Enfin, sous ce statut, ils ne sont pas éligibles aux dispositifs de chômage.
Important La lutte pour cet alignement de leurs droits avec ceux des taxis, contre qui la guerre fait rage, reste un défi de taille pour les chauffeurs privés, même si le métier est le même.