Sur les marchés financiers européens, les titres adossés à des contrats de leasing automobile sont en forte croissance. Au point que certains observateurs parlent d’une bulle comparable à celle des « subprimes » américaines. En Suisse où ce mode de financement est très répandu, les spécialistes se veulent rassurants.
Tout comme aux États-Unis où le phénomène est en train de prendre une ampleur démesurée, les titres adossés à des contrats de leasing automobile ont connu un véritable engouement en Europe. Si bien que de nombreux observateurs n’hésitent pas à dresser un parallèle avec les « subprimes » américaines qui ont mis l’économie mondiale à genoux en 2008.
Relayés par l’agence d'informations Bloomberg, des spécialistes de la titrisation – cette technique très décriée qui permet de transformer des créances en titres boursiers – ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme sur le caractère toxique de ces produits financiers.
Important Ils mettent ainsi en garde les souscripteurs contre des risques de pertes importantes en cas de forte décote du véhicule à l’issue du bail.
Pour se « refinancer », les marques sont pourtant de plus en plus nombreuses à se lancer dans des opérations de titrisation. Selon Bloomberg, le constructeur allemand Volkswagen vient de réaliser l’émission de 450 millions de francs de titres portant sur des créances automobiles de leasing au Royaume-Uni. BMW, pour sa part, en a placé l’équivalent de 500 millions de francs en France.
En Suisse, les spécialistes assurent qu’il n’y a pas de raisons de s’inquiéter.
« Certes, nous n’avons pas de données chiffrées sur les pratiques de refinancement de nos membres »,
Cornelia Stengel.
Celle-ci rappelle que le recours à des opérations de titrisation similaires reste assez marginal dans le pays ; Multilease et AMAG étant en effet les seuls à avoir franchi le pas.
« Mais il n’y a aucun signe de bulle », insiste-t-elle.
Cornelia Stengel.
Et bien que le leasing ait existé en Suisse depuis beaucoup plus longtemps que dans le reste de l’Europe, ce mode de financement ne représente d’ailleurs que 47 % des nouveaux financements de voitures neuves.
« Et ce chiffre est resté stable ces dernières années », tempère l’ASSL.
ASSL