Marché de l'automobile boosté par les véhicules de société

Marché de l'automobile boosté par les véhicules de société

En 2015, les flottes d’entreprises ont bouleversé les prévisions des experts et des constructeurs. Désormais, elles dictent leurs règles sur un marché automobile très dynamique, obligeant les marques à modifier leur stratégie commerciale.

Dépassement inespéré des prévisions pour 2015

Avec une croissance inespérée de 6 % pour l’année 2015, le marché automobile français signe une excellente performance, largement supérieure à la hausse maximale de 3 % anticipée par les analystes.

Une étude approfondie de ces chiffres exceptionnels révèle que les réalisations du marché des particuliers sont conformes aux prévisions. La forte progression des ventes est donc imputable aux entreprises. Or, le mouvement était difficilement prévisible, l’évolution du marché des flottes étant complexe à modéliser.

Schéma similaire pour 2016

Malgré l’absence de projections, la tendance de 2015 semble se poursuivre pour cette année. Ainsi, les 2 % de croissance attendus pour 2016 devraient être dépassés, le premier trimestre ayant déjà enregistré à lui seul une augmentation de 8 %. La voiture de société sera toujours le moteur du secteur. De janvier à mars, elles auraient représenté 52 % des ventes de véhicules neufs, alors qu’en 2000, leur part n’était que de 37 %.

Pour les professionnels du marché, le mouvement est dû à un ajustement naturel, après la période d’extension des contrats de location longue durée consécutive à la crise. La demande devrait ainsi rester soutenue.

Les marques Premium privilégiées

Les marques Premium prennent le dessus, les gestionnaires de parcs privilégiant les modèles présentant la plus faible décote à la revente. Ainsi, alors que les immatriculations chez BMW et Audi en France ont cru de 22 % au cours des 3 premiers mois, celles des Twingo par exemple ont reculé de 19 % sur un an.

Quant aux marques généralistes, pour rester compétitives, elles doivent compenser le critère de la décote sur le coût à l’usage. Et la méthode porte, comme chez Volkswagen qui commercialise 70 % de ses Passat à des entreprises, ou chez Renault, dont la Talisman ou la Mégane connaissent un franc succès.

En parallèle, les services spécifiques aux sociétés s’étoffent. Les finitions « business » se multiplient, la motorisation diesel est en perte de vitesse.

Réaction des constructeurs à la perte de rentabilité

Mais les gros volumes des flottes impliquent une rentabilité moindre pour les constructeurs, les véhicules étant cédés avec des remises importantes, pouvant atteindre 40 % sur les utilitaires. Et les nombreux particuliers qui acquièrent des occasions récentes provenant des parcs d’entreprises ne suffisent pas à compenser.

En conséquence, les méthodes commerciales se modifient aussi en profondeur, avec une place grandissante pour les captives, les réseaux et les équipes dédiées, annonçant un renforcement de la concurrence dans l’industrie automobile française.

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