Essor fulgurant de la LOA pour le financement de voitures neuves

Achat de nouvelles voitures permet l'essor du financement LOA

La propriété d’un véhicule semble perdre de son attrait aux yeux des Français au profit de la location. La location avec option d’achat est particulièrement prisée des conducteurs, car elle permet de disposer pendant trois ans d’une voiture neuve avec possibilité au terme du contrat de la racheter ou d’en changer.

Bond de 35,7 % des financements de voitures neuves en LOA

Au premier trimestre 2016, les achats d’automobiles neuves ont été majoritairement financés par la LOA, qui pèse 1,1 milliard d’euros sur un total de 1,8 milliard. Le système est en progression de 35,7 % sur un an quand le crédit auto classique enregistre un modeste +2,2 %.

Son succès est tel qu’elle atteint aussi l’électroménager et le mobilier, facilitant l’équipement d’étudiants et professionnels très mobiles. Si leur volume ne représente pour l’instant qu’un dixième de celui de la LOA automobile, leur croissance est fulgurante.

Modification des modes de consommation

Il faut voir derrière ce phénomène le profond changement des habitudes de consommation, qui privilégient l’usage d’un bien à sa possession. Les téléphones se louent, la musique et les films s’apprécient en streaming, etc. La motivation des consommateurs est en premier lieu financière. En ces temps de crise, la location simplifie sa gestion budgétaire. Mensualisées, les dépenses sont lissées sur l’année, renseignant immédiatement le particulier ou le ménage sur son « reste à vivre », qui correspond au solde entre revenus et charges mensuels.

Mais l’ampleur du mouvement doit également beaucoup à la pression des constructeurs et concessionnaires automobiles qui développent des offres alléchantes pour les clients. Outre le véhicule, facile à renouveler régulièrement, celui-ci bénéficie de diverses prestations annexes : entretien et réparation dans les garages agréés, carte carburant, assurance, etc.

Outil de fidélisation efficace, la LOA leur permet de concurrencer les centres auto indépendants, les vendeurs de pièces détachées en ligne et le prêt auto des banques. Enfin, les acteurs du secteur se constituent un parc de véhicules d’occasion récents et bien entretenus.

La transparence et la viabilité du modèle hors automobile, freins potentiels

Le secteur de la LOA est si florissant que la DGCCRF s’y intéresse de près. Elle a déjà relevé certaines pratiques discutables, notamment en communiquant sur la location longue durée, plus souple en matière de publicité et qui permet de vanter des loyers bas de véhicules d’entrée de gamme consentis pour un faible kilométrage.

Hors industrie automobile, la formule ne convient pas à tous les biens de consommation, qui doivent pouvoir être associés à un service. Sans compter que l’objet doit présenter une valeur résiduelle suffisante en fin de contrat et avoir une deuxième vie. La viabilité du modèle économique reste donc à vérifier.

Retour au de page