Des scientifiques américains prouvent l’effet néfaste de la pollution de l’air sur la concentration des salariés

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L’air que l’on respire au quotidien contient des millions de micro particules provenant de différentes sources de pollution. Pour les travailleurs, ces polluants microscopiques ont un impact significatif sur la concentration et sur la productivité. Telle est la conclusion d’une étude réalisée pendant un an par des chercheurs de l’université de Harvard.

En télétravail, en mode hybride ou au bureau, les salariés passent en majorité l’essentiel de leur temps de travail à l’intérieur. Dans ces locaux fermés et parfois mal ventilés, des millions de particules fines flottent dans l’air et exposent les employés à des troubles neurodégénératifs et à une dégradation du système nerveux. Mais qu’en est-il de l’impact de ces polluants sur les performances des salariés ? Une équipe de l’université de Harvard a mené une série de tests cognitifs sur des centaines de travailleurs de bureau pendant un an. Leurs travaux mettent en lumière un autre effet néfaste de la pollution aérienne en milieu du travail.

Perte de concentration et de réactivité

Les maladies respiratoires liées à la pollution de l’air ont coûté 1 469 euros par personne en 2015, une charge répartie entre l’assurance professionnelle, la Sécurité sociale et les mutuelles. Cet impact financier n’a eu de cesse de croître ces six dernières années, à cause de l’augmentation de la concentration de particules fines dans l’atmosphère. La pollution de l’air préoccupe sans surprise le pouvoir public et les scientifiques.

Des dizaines de recherches sur les effets à long terme de la pollution de l’air sont commandées chaque année. En revanche, les études de l’impact des particules polluantes en intérieur sur les salariés sont relativement rares. Or, selon Jose Guillermo Cedeno Laurent, les salariés passent jusqu’à 90 % de leur temps de travail à l’intérieur d’un bureau. Ce chercheur de l’université de Harvard a dirigé récemment une série d’expériences sur plus de 300 volontaires, afin de déterminer l’effet de court terme de la pollution de l’air sur les salariés.

Important L’étude a démontré l’existence d’un lien entre la perte de concentration et les taux élevés de particules fines en intérieur.

Pour éviter ces méfaits, les chercheurs américains recommandent d’ouvrir au moins une fenêtre de bureau de manière systématique ou d’utiliser un système de filtration performant.

Des tests cognitifs à grande échelle et à long terme

Avant d’arriver à ces conclusions, les scientifiques de Harvard ont soumis 302 volontaires, répartis entre les États-Unis, le Royaume-Uni, le Mexique, la Thaïlande, l’Inde et la Chine, à une batterie de tests cognitifs pendant un an. Ces employés de bureau devaient dans un premier temps identifier une couleur utilisée sur un mot désignant une couleur différente – comme le mot « violet » écrit en bleu, par exemple. Les chercheurs ont ensuite proposé des soustractions et des additions très simples. Les tests ont été effectués de manière régulière et de façon inopinée, lorsque les taux de particules fines PM 2,5 dans l’air dépassaient ou passaient en dessous d’un seuil fixé au préalable.

Les résultats montrent clairement qu’une hausse de 500 ppm des concentrations de CO2 entraîne en moyenne une augmentation de 1 % du temps de réponse.

Important Pour les particules fines de 2,5 micromètres, une variation haussière de 10 microgrammes/m3 entraîne le même délai de latence.

Les auteurs de l’étude voient ces indicateurs comme la preuve de l’impact négatif des concentrations élevées de particules fines dans l’air sur les capacités cognitives des employés.

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