Les créations d’entreprise conservent leur belle dynamique

plantes qui poussent

L’épidémie de Covid-19 a énormément impacté le marché de l’emploi en France, entre ceux qui ont perdu leur emploi et ceux qui ont été poussés au chômage partiel. Dos au mur, ces travailleurs se sont tournés vers la création d’entreprise pour s’en sortir. Cette réorientation se ressent beaucoup sur l’activité des réseaux d’aide à l’entrepreneuriat.

Historiquement, les crises économiques ont toujours plombé les chiffres de la création d’entreprise en France et en Europe. Ce schéma ne s’est pas produit pendant l’épidémie de Covid-19. Au contraire, les porteurs de projets se sont rués vers les agences et les associations d’aide à l’entrepreneuriat durant ces douze derniers mois. Le caractère exceptionnel de la crise sanitaire de 2020-2021 explique en partie cette tendance. Les fortes pressions exercées par les pouvoirs publics auraient aussi influencé les décisions de ces nouveaux entrepreneurs, qui ont pu bénéficier du soutien financier de l’État et de l’accompagnement pédagogique de réseaux tels que :

  • L’Adie ;
  • Réseau Entreprendre ;
  • Initiative France.

De nouvelles entreprises portées sur la livraison et la transition énergétique

Selon les statistiques de l’Insee, 81 396 nouvelles entreprises ont vu le jour en août, un chiffre stable par rapport à juillet 2021. La majorité de ces entrepreneurs ont eu recours à un crédit professionnel pour débuter, en complément des fonds provenant :

  • De l’épargne ;
  • Des aides de la famille et des proches ;
  • De business angels.

ImportantSans surprise, les entreprises enregistrées dans le secteur de l’entreposage et du transport affichent la plus forte progression (+18,3 %),

Suivies par celles des secteurs des services aux ménages (+3,1 %). À l’inverse, les activités d’action sociale, de santé et d’enseignement subissent un recul de 12,3 %. Sur une année, les créations d’entreprise ont bondi de 26,3 %, un saut des plus logiques compte tenu de la situation économique de l’été 2020. Parmi les 81 396 nouveaux entrepreneurs du mois d’août, 28,8 % ont choisi le statut de société (SARL, SARLU ou SA), 28,7 % ont opté pour le régime de micro-entreprise et 5,1 % se sont tournés vers la forme classique de l’entreprise individuelle.

L’Insee et les organismes d’aide à l’entrepreneuriat constatent aussi une réelle évolution dans la nature des projets envisagés par ces créateurs. La plupart des personnes qui demandent de l’aide se lancent dans une activité locale (production, achat et vente), pour réduire leur empreinte écologique. Les entreprises de recyclage, réputées écofriendly et appelées à se développer, ont également la cote. Cet attachement aux valeurs écologiques est sans doute lié à la part croissante (+5 %) des moins de 30 ans – une génération biberonnée aux questions liées à l’urgence climatique et à la consommation responsable – parmi les nouveaux entrepreneurs.

La nécessité d’un accompagnement à long terme

Les réseaux d’appui à l’entrepreneuriat se félicitent volontiers de l’engouement des Français pour l’entrepreneuriat. Ils soulignent toutefois que la volonté d’entreprendre ne suffit pas toujours. La probabilité d’un échec, après deux ou trois ans, est assez élevée. Le réseau BGE note d’ailleurs qu’une grande partie de ces néo-entreprises ne font pas encore de chiffre d’affaires, ce qui les rend vulnérables aux fluctuations du marché et à une éventuelle dégradation de la situation économique.

Ces accompagnateurs appellent donc à un renforcement du soutien financier et technique aux entrepreneurs, lesquels doivent gagner en maturité. Ils saluent l’initiative des pouvoirs publics, à l’origine de dialogues professionnels autour de programmes d’aide à plus long terme des créateurs d’entreprise. Ces dispositifs pourraient compléter les financements distribués par les réseaux d’aide tels que l’Adie et Initiative France. En août, ces deux entités ont débloqué respectivement 20 537 et 12 058 financements professionnels à destination de projets de création d’entreprise.

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