Le Covid-19 corse les exportations de café au Vietnam

 cafe en grains

Voisin direct de la Chine, le Vietnam a plutôt bien résisté aux premières vagues meurtrières de l’épidémie de Covid. Face au variant Delta, le pays renforce de nouveau les restrictions de déplacement dans ses grandes villes, notamment à Hô Chi Minh. Et ces mesures pénalisent fortement l’offre de café au niveau mondial.

Le Vietnam est le second producteur et exportateur mondial de café, derrière le Brésil. Ce pays d’Asie du Sud-Est cultive essentiellement le robusta, une variété demandée sur le marché. Les caféiers vietnamiens se trouvent principalement dans les provinces du sud du pays, qui profitent d’un climat chaud et humide très propice à la culture du café.

Or, ce sont dans ces territoires que le gouvernement a décrété un renforcement des contrôles de déplacement, afin d’enrayer la propagation du variant Delta. Ces restrictions perturbent l’acheminement des fèves de café jusqu’à Hô Chi Minh et aux ports d’exportation du pays.

Un nouvel écueil après celui du fret mondial

Les limitations de déplacement dans les provinces productrices du Vietnam s’ajoutent aux nombreuses difficultés qui ont pesé sur le négoce de café cette année. Les producteurs locaux doivent aussi composer avec l’explosion du coût du fret maritime, un paramètre qui refroidit les achats de robusta dans le pays. Le coût du transport d’un conteneur de café depuis le pays s’élève actuellement à près de 10 000 dollars – une facture qui inclut l’assurance professionnelle –, soit jusqu’à sept fois plus cher que l’an dernier.

Cette inflation monstre pousse les acheteurs occidentaux à se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement, plus proches et plus abordables d’un point de vue logistique et financier. Ces perturbations poussent logiquement les prix à la hausse. Le cours de l’arabica s’est ainsi envolé de 45 % depuis janvier. La même courbe a été observée pour le robusta, dont la tonne se négocie actuellement à plus de 2 000 dollars. Cette hausse de prix a été encore plus marquée sous l’effet de la vague de froid exceptionnelle qui a touché le sud du Brésil fin juillet, où des températures négatives ont même été enregistrées.

Un assouplissement nécessaire des restrictions sanitaires

Le coût élevé du fret affecte à la fois les planteurs et les exportateurs vietnamiens. Le groupe Intimex, premier exportateur de café du pays, affirme n’avoir vendu ni acheté le moindre grain de robusta ou d’arabica depuis plus d’un mois. De leur côté, les agriculteurs se trouvent aussi à court de marchandise et ne peuvent donc pas profiter de l’envolée des prix.

Pour y remédier, le ministre des Transports du Vietnam a demandé aux dirigeants des provinces du sud de faciliter au maximum le transport des denrées agricoles dans ces territoires. Cette directive fait suite à la demande des entreprises de négoce de café et de cacao, qui se sont plaint des retards provoqués par les contrôles de déplacement dans ces régions.

Ces consignes n’ont pour le moment aucun effet direct sur le prix du café. En attendant, les contrôles stricts des déplacements autour de Hô Chi Minh sont maintenus. Les producteurs et les négociants vietnamiens devront encore composer avec cette situation exceptionnelle, susceptible d’allonger les délais de livraison et d’engendrer des pénalités.

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