Les gestionnaires de portefeuille misent sur les entreprises de l’environnement et de la tech

Graphique d'analyse des données financières sur cent billets d'un dollar américain

En pleine période de reprise post-Covid et de prise de conscience mondiale sur le réchauffement climatique, les marchés financiers américains prennent un nouveau virage. Les valeurs historiques, comme les obligations et les crédits, font face à la concurrence accrue des activités articulées autour de l’environnement, la cybersécurité et la robotisation.

Les marchés financiers américains restent de loin les plus attractifs et les plus dynamiques au monde, en raison de leur taille et de leur influence sur la vie politique, sociale et sociale de centaines de pays. Les actions d’entreprises américaines constituent 59 % des titres du MSI All Country World Index. Sur les marchés des taux, les États-Unis dominent 37 % du Bloomberg Global Aggregate.

Les gestionnaires de fonds français s’intéressent évidemment à ces marchés. Leur choix et leur stratégie d’investissement sont révélateurs des tendances sous-jacentes de l’économie américaine et mondiale. Actuellement, les gérants français privilégient les valeurs liées aux banques, à l’environnement et à la haute technologie.

Un positionnement tactique sur les valeurs bancaires

Acteurs majeurs du crédit professionnel, du financement étatique et de l’accompagnement des ménages, les établissements bancaires occuperont toujours une place de choix aux yeux des gestionnaires de portefeuille. Les analystes estiment que les banques bénéficient aujourd’hui d’une plus grande marge de manœuvre, après avoir finalisé leur plan de restructuration et s’être libérées d’une partie de la pression réglementaire. Une probable remontée des taux dans les prochains mois joue en faveur de ces valeurs bancaires.

Les banques possèdent un autre atout : le « pricing power ». Autrement dit, elles ont le pouvoir de répercuter l’inflation sur les prix de leurs produits et services. Pour les gérants d’actifs, cette capacité unique en dit long sur la solidité et la rentabilité des valeurs bancaires sur le long terme. Elles ne sont pas seules sur ce segment. Les sociétés de la tech, l’industrie et les constructeurs automobiles peuvent aussi intégrer la hausse des coûts sur leurs prix. Les entreprises des biens de consommation n’ont pas cette possibilité, puisque les prix y sont déjà élevés et leurs marges sont limitées.

Un intérêt croissant pour les valeurs ESG

Les fonds ESG (Environnement, Social, Gouvernance) figurent en bonne position dans la liste des cibles des gestionnaires d’actifs français. La raison en est simple : les investisseurs y accordent beaucoup d’intérêt depuis que le réchauffement climatique et la conservation de la biodiversité deviennent une priorité mondiale. Chez certaines sociétés de gestion, les valeurs ESG enregistrent deux fois plus d’adhésion que les supports non ESG.

Les flux acheteurs devant durer sur ce segment, les gérants d’actifs considèrent ces fonds ESG comme une valeur sûre, de la même manière que les entreprises technologiques et les acteurs de la transition écologique. Pour les analystes, ces deux thèmes sont liés : les progrès technologiques déterminent la réussite ou non de la transition écologique. On note ainsi un réel intérêt des investisseurs envers ces valeurs depuis quelques mois.

Cela a pour conséquence de doper la croissance de l’indice S&P 500 (+119 % en un an), constitué à 30 % de sociétés technologiques. Les gérants préfèrent logiquement ces actions aux obligations, dont la valorisation risque de baisser à cause d’une possible hausse des taux d’intérêt.

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